Tunisie-Iran : Que font-ils ensemble ?  

La Tunisie et l’Iran envisagent la création d’une commission économique mixte dans les plus brefs délais, a annoncé, dimanche 9 février 2025, l’ambassadeur d’Iran à Tunis, Mir Massoud Hosseinian.

«Le but est de renforcer la coopération économique entre les deux pays, qui demeure en deçà des attentes malgré des relations politiques et culturelles solides», a précisé le diplomate dans une déclaration à l’agence Tap, en marge d’un séminaire sur «La place de la femme dans la société moderne : l’expérience iranienne et l’expérience tunisienne».

Raccourcir les distances

Cette initiative fait suite à une conversation téléphonique ayant eu lieu, samedi, entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, respectivement Mohamed Ali Nafti et Abbas Araghchi.

Lors de cet entretien, Nafti et Araghchi ont discuté des moyens de dynamiser les échanges économiques bilatéraux, de la situation régionale, notamment à Gaza, et autres questions d’intérêt commun.

Hosseinian a souligné que la distance géographique et l’absence de liaisons maritimes ou aériennes directes entre les deux pays constituent des obstacles majeurs au développement des échanges commerciaux.

Parallèlement, le diplomate a salué l’élargissement des relations tuniso-iraniennes dans divers domaines, notamment depuis l’annulation réciproque des visas. Il a également mis en avant la semaine culturelle tuniso-iranienne, organisée du 7 au 12 février, qui fait la lumière sur les liens culturels et historiques entre les deux pays.

Cet événement propose un programme riche, comprenant des ateliers de calligraphie, des séminaires sur la civilisation islamique et des discussions sur le rôle des femmes dans les sociétés tunisienne et iranienne.

Si peu de choses en commun

Ce fut également une occasion pour la république islamique d’Iran de faire du prosélytisme religieux en défendant le modèle de société imposé par le régime iranien actuel et qui est vivement contesté par beaucoup d’Iraniens et, surtout, d’Iraniennes. Cette propagande, que les Tunisiens ont toujours rejetée et combattue lorsqu’elle était diffusée dans le pays par le parti islamiste Ennahdha, a fait grincer les dents ces derniers jours dans les réseaux sociaux en Tunisie. Le modèle iranien, à vrai dire, ne fait pas rêver les Tunisiens, et encore moins les Tunisiennes, qui ne sont pas prêtes à revenir au Moyen-âge.

Les deux pays ont si peu de choses en commun, des points de vue historique et culturel, et même en termes de religion, l’un étant majoritairement sunnite et l’autre chiite, que leur rapprochement espéré risque d’achopper à de nombreux obstacles.

I. B.

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