Tunisair coule… en se la coulant douce  

Les clients de Tunisair sont fatigués de se plaindre des désagréments que leur cause sans cesse leur compagnie nationale, laquelle continue de sombrer, sans que le gouvernement ne bouge vraiment pour essayer de mettre fin à ce véritable calvaire national. On laisse couler la compagnie en criant à la souveraineté nationale, laquelle «souveraineté» est pourtant piétinée quotidiennement par Tunisair : vols annulés, retards au départ et à l’arrivée, gabegie sur ses vols au départ des aéroports étrangers…   

C’est dans dans ce contexte d’une faillite annoncée mais différée que Tunisair a publié sur le site de la Bourse de Tunis sa situation financière au 31 décembre 2021 (vous avez bien lu : 2021, avec 3 ans de retard), faisant apparaître un résultat net négatif de 335 millions de dinars (MDT). Il n’est pas difficile de deviner les déficits qui se sont accumulés depuis, qui seront connus, Inchallah, Si Dieu le veut, dans trois ou quatre ans, et qui, d’ici là, seront résorbés en puisant dans l’argent des contribuables que nous sommes.

Selon les données de Tunisair, ses revenus en 2021 ont augmenté de 20,7 % à 640,5 MDT, contre 530,6 MDT en 2020.

Cette hausse est principalement due à l’augmentation des revenus du transport aérien en 2021, grâce à une productivité globale en hausse de 5 % par rapport à 2020 et à une augmentation de 10 % du nombre de passagers sur la même période, nous explique-t-on sans ciller.

Cependant, quand on sait que Tunisair a le monopole de fait des lignes de et vers Tunis et qu’elle fait payer plein pot à ses clients, cette performance cesse d’en être une.     

La compagnie annonce aussi un chiffre d’affaires en hausse de 8 % au deuxième trimestre 2025, atteignant 403,7 MDT, portée par un nombre de passagers dépassant 660 000. Et, sans doute, grâce à des tarifs carrément imposés à une clientèle prise en otage, serions-nous tentés de dire pour être honnêtes avec nos lecteurs qui sont aussi, en majorité, des clients obligés de Tunisair, un grand malade dont presque plus personne n’espère une guérison.   

I. B.

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