Le président de la République, Kaïs Saïed, a affirmé, mardi 9 septembre 2025, lors d’une rencontre au Palais de Carthage avec le ministre des Affaires étrangères du Royaume d’Arabie Saoudite, le prince Fayçal Ben Farhane Ben Abdallah Al Saoud, que la situation délicate que connaît la nation arabe et islamique n’est qu’un «nouveau Sykes-Picot» dans la région, par allusion aux accords secrets de partage de la région, signés le 16 mai 1916, par la Grande-Bretagne et la France, les deux puissances de l’époque, lors d’une rencontre entre leurs ministres des Affaires étrangères.
«Après le morcellement de la nation en plusieurs États, le mouvement sioniste cherche à effacer l’existence même de ces États», a ajouté le chef de l’Etat, en soulignant la nécessité d’unir les efforts pour déjouer ce plan criminel.
Selon un communiqué du Palais de Carthage, Kaïs Saïed a rappelé la position du peuple tunisien en faveur du «droit du peuple palestinien à établir son État indépendant, souverain, avec pour capitale Al-Qods, sur l’ensemble de la Palestine», et pas seulement dans les frontières d’avant la guerre de 1967, comme stipulé par l’Initiative de paix arabe présentée par l’Arabie saoudite et adoptée lors du sommet arabe de Beyrouth en 2002.
«Les crimes commis par les forces de l’ennemi sioniste, au vu et au su du monde entier, visent non seulement l’extermination par la famine, les attaques systématiques contre les enfants, les femmes et les personnes âgées, mais aussi de briser, chez les Palestiniens, la volonté de se libérer», a déclaré Saïed.
Le chef de l’Etat a réaffirmé son rejet catégorique du projet de déplacement forcé des populations que les forces d’occupation israélienne tentent d’imposer à Gaza, rappelant que «les peuples attachés à leur liberté triompheront, quel que soit le prix et les sacrifices consentis».
«Les peuples libres œuvrent, aujourd’hui, à créer une nouvelle légitimité qui remplacera inéluctablement, un ordre mondial usé et en décomposition», a encore déclaré Saïed en faisant noter que les manifestations à travers le monde contre les crimes de génocide commis par l’occupation témoignent de ce mouvement qui mènera à la naissance d’une légitimité nouvelle, fondée sur la liberté.
Au début de la rencontre, le président de la République a rappelé la profondeur des liens historiques entre les deux peuples frères tunisien et saoudien, évoquant plusieurs étapes marquantes de leurs relations avant et après l’indépendance.
La réunion a également permis d’aborder l’état de la coopération bilatérale et la volonté commune de la renforcer dans divers domaines, tout en surmontant les obstacles pour accélérer la réalisation des projets de coopération en cours.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères effectue une visite de travail en Tunisie à l’invitation de son homologue tunisien, Mohamed Ali Nafti, pour participer à la 4e session du Comité de suivi et de concertation politique entre la Tunisie et l’Arabie Saoudite
Dans une déclaration à l’issue de la rencontre, relayée dans une vidéo publiée par la présidence de la République sur sa page officielle Facebook, le chef de la diplomatie saoudienne a indiqué avoir transmis au président Saïed les salutations du Serviteur des Deux Lieux Saints et du prince héritier, Premier ministre, ainsi que leurs vœux de progrès et de prospérité à la Tunisie, peuple et gouvernement.
Il s’est félicité des relations historiques entre l’Arabie Saoudite et la Tunisie dans divers domaines, soulignant l’importance que son pays accorde au renforcement de ces relations et à son appui constant à la sécurité et à la stabilité de la Tunisie.
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu une progression notable, atteignant 417 millions de dollars en 2024, a rappelé le ministre
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