«Le mur de la peur est tombé et les syndicalistes vont continuer à défendre leurs droits légitimes», a lancé le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, lors d’un rassemblement organisé ce lundi 3 novembre 2025, à la place Mohamed-Ali, à Tunis, devant le siège de la centrale syndicale. Vidéo.
Le meeting a été organisé à l’occasion de la grève générale observée depuis ce matin par les employés des banques, des sociétés d’assurance et des institutions financières, à l’appel de la Fédération générale des banques, des établissements financiers et des sociétés d’assurance, relevant de l’UGTT, et qui devra se poursuivre demain, mardi 4 novembre, dans tout le territoire de la république.
Les grévistes avancent, à l’appui de leur mouvement, la dégradation de leurs conditions sociales et la baisse de leur pouvoir d’achat et exigent de nouvelles augmentations salariales.
Tout en soutenant les revendications des grévistes et en rappelant la légitimité de cette grève, comme un moyen de pression et de négociation sociale permis par la loi, M. Taboubi a déclaré : ««L’UGTT a payé chèrement son indépendance et ses combats à toutes les phases de l’histoire du pays. Et aujourd’hui, elle fait face aux restrictions imposées à l’action syndicale et aux atteintes aux libertés publiques et individuelles. Or, dès que ces libertés sont atteintes, le droit des travailleurs est piétiné aussitôt après», faisant ainsi allusion aux procès intentés aux militants politiques, activistes de la société civile et journalistes, dont beaucoup sont incarcérés depuis 2023.

La grève générale reste une option
Taboubi a aussi appelé à de «véritables négociations sociales, transparentes et qui reconnaissent aux travailleurs leurs droits à des augmentations salariales équitables», ajoutant que «l’UGTT sera toujours aux premiers rangs pour défendre les droits des travailleurs, ainsi que les libertés publiques et individuelles».
Dans une déclaration à Diwan FM, en marge du meeting, Taboubi a déclaré que «face à l’abandon du dialogue social, à la baisse du pouvoir d’achat des citoyens et à la poursuite des restrictions aux libertés syndicales et individuelles, le recours à la grève générale reste envisageable», ajoutant : «Toutes les options sont ouvertes».
Les membres du bureau exécutif national de l’UGTT sont actuellement déployés dans les régions pour discuter de ces questions avec les structures de base de l’organisation, a encore indiqué Taboubi, ajoutant qu’au terme de cette tournée, «la commission administrative nationale se réunira et prendra la décision la plus appropriée pour défendre le dialogue social, le droit syndical et les libertés publiques et individuelles».
I. B.



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