En Tunisie, près de 5 000 bâtiments menacés d’effondrement

Selon Moncef Soudani, directeur de l’amélioration de l’habitat au ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, la Tunisie compte actuellement près de 5 000 bâtiments classés comme «menacés d’effondrement» sur l’ensemble du territoire, dont plus de 1 100 dans le gouvernorat de Tunis.

Dans une déclaration à la radio Express FM, M. Soudani a indiqué que parmi les zones les plus exposées figurent Mahdia (environ 550 bâtiments), Bizerte et Nabeul (environ 300 chacune) et Jendouba (175).

Dans la capitale, la situation est suivie de plus près. Une réunion de travail au gouvernorat de Tunis a examiné la mise en œuvre des décisions d’évacuation concernant 248 bâtiments classés comme à risque. L’objectif est d’accélérer la mise en œuvre et de prioriser les évacuations en fonction du niveau de danger, a déclaré M. Soudani.

La situation évolue depuis plusieurs mois. Au printemps, la municipalité de Tunis a signalé 1 100 bâtiments à risque, dont environ la moitié dans la médina et le quartier de Bab Bhar, 513 étant considérés comme présentant un «danger certain» et nécessitant une intervention urgente.

Plus récemment, la Direction des bâtiments municipaux a fait état de près de 1 800 bâtiments pour lesquels des rapports d’inspection ont été établis, dans l’attente des textes d’application complets de la législation.

Le cadre juridique est la loi n° 33 du 28 juin 2024, publiée au Journal officiel (Jort), qui définit les critères et les procédures relatifs aux constats et expertises techniques, les responsabilités des propriétaires, les pouvoirs de substitution des municipalités en matière d’évacuations et de travaux urgents, ainsi que les options pour la rénovation majeure, la démolition ou la reconstruction. Le ministère a annoncé ces dernières semaines la publication imminente des textes d’application.

Au-delà de l’aspect technico-administratif, la question opérationnelle et sociale demeure : selon les analyses du secteur, la mise en œuvre nécessite des ressources dédiées pour les municipalités et un soutien aux occupants, avec d’éventuelles indemnisations et des solutions de logement temporaire pour faciliter les évacuations et préserver le patrimoine historique.

En bref, l’évaluation actualisée confirme un risque généralisé qui requiert des interventions progressives et continues. Les priorités, au vu des données publiées, sont le renforcement du cadre juridique, l’application des décisions d’évacuation et le financement des mesures de sécurité, avec une attention particulière portée aux quartiers historiques de la capitale.

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