Le secrétaire général d’Ennahdha, Ajmi Lourimi, a confirmé que le Comité de préparation du contenu du 11e congrès du mouvement islamiste tunisien a discuté de la question du changement de nom du mouvement et de celui de son Conseil de la Choura, en tenant compte des spécificités et des exigences de la phase actuelle.
Lourimi a expliqué dans une déclaration à Mosaïque, aujourd’hui lundi 8 janvier 2024, que le changement de nom n’est pas nouveau pour le mouvement.
En effet, il a été créé en tant que mouvement culturel appelé Al-Jamia Islamia (ou Colletif islamique), puis il a pris le nom de Mouvement de tendance islamique (MTI). A la fin des années 1970, il était très actif dans les universités et ce nom s’était imposé de manière spontanée et a bénéficié de l’accord de toutes ses composantes.
Le MTI a pris un caractère officiel en se déclarant parti politique le 6 juin 1981. C’était après l’arrivée au pouvoir du défunt président Zine El Abidine Ben Ali, et dans le contexte de l’adaptation aux nouvelles conditions imposées par le nouveau régime. Aussi a-t-il été convenu de modifier le nom et de prendre celui d’Ennahdha (ou Renaissance), qui a été officiellement adopté en 1988.
La décision de changer de nouveau le nom du mouvement est venue confirmer notre volonté de travailler dans le cadre de la légalité et dans le respect de la loi sur les partis politiques, a déclaré Lourimi, sachant qu’Ennahdha est pratiquement interdit puisque tous ses bureaux à travers le pays ont tous été fermés après la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, par le président de la république Kaïs Saïed, lequel a fait promulguer une nouvelle constitution, en 2022, et est en train de mettre en œuvre une refonte totale du système politique dans le pays.
Lourimi a ajouté que la discussion sur le changement du nom d’Ennahdha s’inscrit dans le cadre des nombreuses révisions proposées par les membres du mouvement, qu’il s’agisse de son approche doctrinale et idéologique ou de ses textes fondateurs organisant les différences en son sein, selon le principe stipulant «le droit à la différence et le devoir d’unité», afin que le mouvement puisse absorber toutes ses composantes et s’ouvrir aux autres.
Lourimi a confirmé que la tenue du 11e congrès est l’une des principales priorités du mouvement pour la prochaine étape, surtout que ce conclave n’a pas pu être organisé le 17 octobre 2023, comme cela était initialement prévu, en raison de la vague d’arrestations qui ont concerné plusieurs leaders du mouvement, y compris son président, Rached Ghannouchi.
Lourimi a exclu la possibilité que le Conseil de la Choura puisse tenir un congrès extraordinaire, suggérant que celui-ci serait organisé après la réunification du mouvement et la libération des détenus politiques, selon ses termes.
Il a, enfin, estimé que le nouveau nom d’Ennahdha doit refléter l’étape historique et les objectifs politiques du parti, ajoutant que le Conseil de la Choura pourrait à l’avenir porter le nom de Conseil national, une manière d’atténuer la connotation religieuse de ce nom inspiré du texte du Coran.
I. B.
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