Tunisie-Présidence : Les juges en grève ne seront pas payés pour les jours non-travaillés

Lors de sa rencontre, ce lundi 6 juin 2022, avec la ministre de la Justice Leila Jaffel, le président de la république, Kaïs Saïed a évoqué la continuité du service public, en soulignant la nécessité de recourir aux prélèvements sur salaires des grévistes pour qu’il n’y ait pas atteinte aux intérêts des justiciables.

C’est ce qu’indique un communiqué de Carthage, en précisant que le chef de l’État, qui fait référence à la grève des magistrats qui a commencé aujourd’hui et qui se poursuivra pendant une semaine, a indiqué que le service public ne peut être arrêté, tout en appelant à prendre d’autres mesures prévues par la loi pour préserver les droits et les intérêts des justiciables.

Rappelons que les juges ont répondu à l’appel de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) et sont en grève pour toute la semaine, sachant que que celle-ci pourrait être prolongée, si le chef de l’Etat ne revenait pas sur la révocation de 57 juges, poursuivis, notamment, dans des affaires de corruption, de contrebande, ou d’atteinte à la sécurité entre autres abus.

L’AMT a de son côté, qualifié cette décision de «massacre judiciaire», en accusant le président d’avoir porté atteinte au corps judiciaire, et en affirmant que «les limogeages n’ont pas été décidés, comme prétendu, dans le cadre de lutte contre la corruption», évoquant une «liquidation d’un certain nombre de juges qui ont tenu à appliquer la loi en toute impartialité, et refusé de se soumettre aux pressions quotidiennes et publiques du président de la république».

Y. N.

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