Tunisie : Kais Saïed avertit contre… «la personnalisation du pouvoir»

Après avoir annoncé officiellement, la veille, à Borj El-Khadhra, sa candidature aux élections présidentielles fixées au 6 octobre 2024, le président de la république Kais Saïed a effectué samedi 20 juillet 2024 une visite au siège de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) pour finaliser les procédures liées aux formulaires de parrainages.

Il a appelé à la vigilance quant à la régularité du processus de parrainage politique, tout en avertissant contre ce qu’il a appelé «la personnalisation du pouvoir», une dérive que lui reprochent, rappelons-le, certains de ses opposants. Les deux parties n’ont visiblement pas la même compréhension de cette notion de «personnalisation du pouvoir».

Maurice Duverger, le célèbre juriste et politologue français, distingue pouvoir personnel et pouvoir personnalisé, le premier sécrétant lui-même ses propres institutions, le second jouant dans le cadre d’institutions préexistantes. 

A ce jour, 80 personnes, parmi lesquelles des membres de partis politiques, des avocats, des juges et des indépendants, ont récupéré le formulaire de parrainage, a indiqué samedi à l’agence Tap le porte-parole de l’Isie, Mohamed Tlili Mnasri, estimant que ce chiffre va augmenter dans les prochains jours.

Doit-on s’en plaindre ou s’en féliciter, au moment où beaucoup de candidats sérieux ne vont pas pouvoir se présenter pour diverses raisons, dont l’emprisonnement et les poursuites judiciaires, comme c’est le cas notamment pour Abir Moussi, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi ou autre Lotfi Mraihi?

Les seconds couteaux, les originaux et les comparses vont certes amuser la galerie pendant la campagne, mais il n’y aura vraiment pas de match.

I. B.