Ben Yahia sera-t-il le sauveur de son ancienne équipe ?
Mondher Kebaier a fait long feu à l’Espérance sportive de Tunis (EST), qui l’a rapidement remplacé par un enfant du club, Khaled Ben Yahia.
Par Hassen Mzoughi
Un mois après son arrivée sur le banc technique du club, le Bizertin est remercié et va retrouver le poste de directeur technique, qu’il n’a pas quitté après sa nomination à la tête de l’équipe séniors. La direction de l’EST a officiellement désigné Khaled Ben Yahia pour lui succéder sur le banc technique de l’équipe première. Un accord a été conclu, hier mardi 6 février 2018, en fin d’après-midi, entre le technicien et Hamdi Meddeb, président de l’Espérance, qui a, par ailleurs, sollicité l’autorisation du Stade Gabésien (SG) (SG) pour faire venir le technicien.
Le choix d’un technicien étranger écarté, vu l’urgence du calendrier et les circonstances, Khaled Ben Yahia semblait le plus indiqué pour prendre en charge la direction technique de l’équipe «sang et or».
Candidat des supporters, l’ancien capitaine de l’Espérance (58 ans), vainqueur en tant qu’entraîneur du doublé 2005-2006 et de la Coupe de Tunisie 1997 avec l’EST, devrait diriger, aujourd’hui, mercredi 7 février, sa première séance d’entraînement au Parc Hassan Belkhodja.
De retour après trois passages
De retour après trois passages sur le banc de l’EST (1996-1997, 2005-2007 et 2014-2015), Khaled Ben Yahia part avec l’avantage de bien connaître le club. Mais il saisit sans doute l’importance de la tâche dans un club encore tourmenté par des échecs. Il débarque à un moment crucial de la saison marquée par bien de turbulences, notamment un échec retentissant en quart de finale de la Ligue des champions face au club égyptien d’Al Ahly à Radès et deux échecs en Coupe de Tunisie, face à l’Union sportive de Ben Guerdane (USBG) en mai 2017 et l’Etoile sportive de Metlaoui (ESM) dimanche dernier, 4 février.
L’EST aura à négocier, dans les deux prochaines semaines, quatre stations importantes : deux matches phares en championnat successivement face à l’Etoile sportive du Sahel (ESS) et au Club africain (CA) et deux autres pour le compte du premier tour préliminaire en Ligue des champions.
Abstraction faite des contraintes du calendrier, l’EST est face à de gros problèmes techniques récurrents.
Depuis le départ d’Ammar Souyah, en janvier 2017, le club offre une fausse image de stabilité et de réussite. À l’exception d’une victoire, l’année dernière, en finale du championnat devant l’Etoile (3-0), le parcours des «Sang et or» est truffé de couacs, malgré une Coupe arabe des clubs sans intérêt.
L’Espérance est tombée lourdement en quart de finale-retour à Radès devant Al Ahly.
Or cet événement majeur n’a pas donné lieu à une autocritique ni à une réflexion sérieuse sur les moyens pour rectifier les erreurs. Le président du club aurait dû, à ce moment là, prendre la situation en main et licencier l’entraîneur qui a manqué l’objectif prioritaire du club, au lieu de lui accorder un long sursis, en dépit du bon sens.
Hamdi Meddeb a nommé ensuite Mondher Kebaier uniquement pour parer au plus pressé, sans chercher, au préalable, à mettre de l’ordre dans une équipe qui souffre d’insuffisances dans les trois compartiments : gardien de but (avec Ali Jemel), défenseur central, joueur de couloir droit, milieu de terrain (après le départ de Ferjani Sassi) et attaquant (côté droit).
Réviser la politique d’autarcie
Le président du club a préféré faire l’impasse sur le mercato hivernal et laisser partir plusieurs joueurs, dont notamment Ferjani Sassi et Fakhreddine Ben Youssef, pour se débarrasser d’un fardeau financier.
L’EST n’arrivait plus seulement à imposer son jeu, à convaincre, mais aussi les résultats ne suivent plus puisque dans la même saison, l’équipe rate deux objectifs : Ligue des champions et deux fois la Coupe de Tunisie. Et en début de la nouvelle année, elle gagne peu : une victoire lors des 4 derniers matches.
Khaled Ben Yahia aura-t-il les outils de sa mission? Pour relancer son équipe, Meddeb devrait réviser sa politique d’autarcie et mettre les moyens indispensables pour son entraîneur afin de réussir l’édition 2018.
Joueur et maintenant entraîneur charismatique, Ben Yahia a engrangé de l’expérience de par ses passages dans de grands clubs (EST et CSS) ainsi que dans des clubs non moins difficiles comme l’Espérance sportive de Zarsis (ESZ), El Gawafel sportifs de Gafsa (EGSG). Il saura faire passer un message positif et gérer avec tact un groupe mal pris en charge ces derniers temps, depuis les quarts de finale de la Ligue des champions 2017.
Si les «Sang et or» sont intouchables en championnat de Tunisie, en Ligue des champions 2018, et pour compenser la grosse promesse déçue l’année dernière, ils devraient bien hisser leur niveau technique pour justement s’imposer aux dépens des ténors africains de plus en plus nombreux ces cinq dernières années.
Le nouveau coach a été engagé pour rattraper le temps perdu ce qui ajoute un poids supplémentaire à sa mission à la tête d’un club qui a horreur de l’anonymat.
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