La Tunisie saurait-elle maîtriser son déficit budgétaire en 2025 ?  

Le Budget de l’Etat de l’année 2025 accorde une importance cruciale à la maîtrise du déficit budgétaire (estimé à 7,7% du PIB en 2023 et pour la troisième année consécutive) et à l’évitement des dérapages financiers, afin d’assurer la durabilité des finances publiques et réduire le recours à l’endettement, sachant que l’encours de la dette publique a atteint 127,2 milliards dinars et 80,2% du PIB en 2023, contre 25,640 milliards de dinars et 39% du PIB en 2010.

Selon le «Rapport des hypothèses et des grandes orientations du budget de l’Etat de l’année 2025», publié sur le site du ministère des Finances, l’objectif pour la période 2025-2027 est de créer l’espace budgétaire nécessaire à l’investissement dans des secteurs vitaux tels que la santé, l’éducation, le transport, et de mobiliser des allocations plus importantes pour développer les infrastructures et attirer davantage d’investissements internationaux.

L’accent sera également mis sur l’appui des catégories vulnérables en travaillant à garantir la stabilité des prix des matières de base et à augmenter les transferts sociaux dans l’objectif de préserver et de consolider le rôle social de l’Etat.

La période 2025-2027 est également cruciale en termes de mise en place des réformes nécessaires qui permettraient d’instaurer, à moyen terme, un modèle de développement intégré et durable, qui serait capable de faire face aux crises et de créer des emplois.

Pour ce faire, les principales priorités retenues pour la période à venir, consistent à rétablir le rythme de production dans les industries extractives, poursuivre le soutien de l’investissement privé et la réalisation de la stratégie nationale pour l’amélioration du climat des affaires et l’accélération de la réalisation des projets publics et privés conformément aux orientations économiques et sociales retenues à l’échelle nationale et celle régionale.

La priorité sera également donnée à l’adoption de politiques financières efficaces basées sur le renforcement des ressources de l’Etat, la rationalisation des dépenses, la lutte contre l’évasion fiscale et l’amélioration de la gouvernance du secteur public.

L’autonomisation économique des catégories vulnérables, l’encouragement de l’initiative privée, le développement de l’économie sociale et solidaire, le soutien du secteur agricole face à la sécheresse, le renforcement des capacités d’adaptation aux changements climatiques et l’accélération de la transition énergétique figurent, également, sur la liste des priorités fixées pour la période 2025-2027.

Priorités, objectifs, orientations, hypothèses, projections… On attendra donc de voir comment toutes ces bonnes intentions seront transformés en programmes chiffrés pour pouvoir juger de leur cohérence avec les réalités actuelles du pays et notamment ses capacités financières réelles, au moment où la croissance stagne dangereusement, où l’inflation se maintient à des niveaux historiquement élevés, où le pouvoir d’achat pique nu nez et où l’endettement extérieur atteint des cimes jusque-là inégalés.

I. B. (avec Tap).

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