Le privilège de la franchise des droits de douane (ou régime FCR) pour l’importation d’une voiture, initialement prévu à l’occasion du retour définitif des Tunisiens expatriés, gagnerait à être étendu, par souci de justice et d’équité, à tous les contribuables tunisiens qui sont payés en dinars et dont la majorité est lourdement imposée à la source.
Elyes Kasri *
Il est heureux que les auteurs de l’idée saugrenue et inopportune de taxer les compétences tunisiennes expatriées à l’étranger se soient ravisés tant cette idée empeste le populisme de mauvais aloi.
Le projet de loi en ce sens initialement présenté par certains députés est de surcroit contradictoire car il tend à culpabiliser et pénaliser les compétences expatriées sous prétexte qu’elles ne contribuent pas au développement national, alors qu’en même temps des avantages extrêmement généreux et que certains considèrent même excessifs leur sont octroyés dans le cadre de la franchise des droits de douane (ou régime FCR) initialement prévue à l’occasion du retour définitif en Tunisie et qui vient d’être concédée tous les dix ans avec tous les relents d’abus et de petits trafics associés à ce régime.
L’exil est un arrachement et non un privilège
Ce privilège gagnerait d’ailleurs à être étendu, par souci de justice et d’équité, à tous les contribuables tunisiens qui sont payés en dinars et dont la majorité est lourdement imposée à la source.
La commission de l’éducation à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) serait mieux inspirée de réfléchir à la création de meilleures conditions de travail et de sédentarisation des compétences tunisiennes car l’exil est un arrachement et un déchirement dont sont victimes ces compétences et leurs parents qui paient un lourd tribut pour les sacrifices encourus pour l’éducation et le succès universitaire de leurs enfants.
A cet effet, alors que le pays souffre du ralentissement démographique pour de nombreuses raisons notamment économiques, les parents qui réussissent à faire de leurs enfants des médecins et des ingénieurs devraient être encouragées et dûment récompensés notamment par un abattement fiscal sur l’IRPP pour chaque fille ou fils ayant terminé avec succès des études en médecine ou en ingénierie.
Un vivier vital pour la relance de l’économie
Seule une politique de motivation et d’émulation est en mesure de sédentariser les compétences et d’encourager les parents à mieux s’investir pour reproduire ce vivier de compétences si vital pour toute relance de l’économie nationale car la principale richesse de la Tunisie a toujours été la qualité et l’ingéniosité de ses femmes et hommes.
* Ancien ambassadeur.
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