Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en 2024, plus de 20 000 migrants irréguliers ont été dénombrés à El Amra, dans le gouvernorat de Sfax, l’une des zones d’où partent de nombreux bateaux pour tenter d’atteindre l’Europe.
C’est ce qu’a communiqué, mercredi 22 janvier 2025, le général de brigade Khaled Ben Jerad, directeur central à la Garde nationale, chargé des migrations irrégulières, soulignant qu’il n’est pas possible actuellement d’établir le nombre exact de migrants irréguliers en provenance des pays d’Afrique subsaharienne en Tunisie, en raison de l’évolution constante des données à l’entrée et à la sortie de Tunisie, selon les données de l’OIM.
Dans un discours prononcé dans le cadre d’une journée d’étude organisée par l’Assemblée des représentants du peuple au Bardo sur la migration irrégulière en Tunisie, et rapporté par l’agence Tap, Ben Jerad a observé que les migrants irréguliers en provenance des pays d’Afrique subsaharienne entrent souvent en Tunisie par l’Algérie, soulignant qu’il existe plus de 22 nationalités de migrants irréguliers.
Le nombre d’irréguliers en Libye est d’un million, tandis que l’Algérie en compte 250 000, selon les statistiques de l’agence européenne des frontières Frontex, a-t-il indiqué, ajoutant que les efforts sécuritaires ont réduit le flux de ces migrants vers la Tunisie à 64% en septembre 2024, et réduit le taux d’entrées foncières de 84% au cours des trois derniers mois de 2024.
L’année dernière, les autorités tunisiennes ont arrêté 80 000 migrants, démantelé 96 camps de fortune et arrêté 15 migrants irréguliers soupçonnés de terrorisme, a ajouté Ben Jerad, précisant que le nombre de cas de traite des êtres humains a atteint 64 l’année dernière, avec l’arrestation de 88 personnes. Par ailleurs, 40 procédures ont été ouvertes contre des chantiers illégaux de construction de bateaux et plus de 2 080 personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles des organisateurs et des intermédiaires d’opérations de migration irrégulière.
Après avoir salué les efforts sécuritaires pour faire face à ce phénomène, les parlementaires ayant participé à cette journée d’étude ont mis en garde contre ses dangers, qui menacent la sécurité nationale en raison de nombreuses considérations.
Les députés de Sfax ont notamment exprimé leur «grande indignation» face à la situation qu’ils ont qualifiée de «dangereuse et misérable» dans les différentes communes du gouvernorat, soulignant que les habitants de ces zones «vivent dans un état de terreur et colère parce qu’ils ne peuvent pas quitter leur foyer de peur que leurs filles et leurs femmes soient victimes de crimes qui pourraient être commis par des migrants africains».
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