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Il faut sauver le soldat Battikh

Othman-Battikh

Le ministre des Affaires religieuse, Othman Battikh, fait face à une campagne de dénigrement menée par le parti Ennahdha à propos des imams limogés.

La tension est montée d’un cran dans le litige feutré opposant le ministre des Affaires religieuse et Ennahdha quand  le mouvement islamiste a rendu public un communiqué, le 12 septembre, critiquant durement sa politique et surtout le limogeage de certains imams réputés pour leur extrémisme.

Ennahdha a expliqué dans son communiqué que le ministère des Affaires religieuses est en train d’appliquer une stratégie dont la conséquence serait la radicalisation des jeunes. Toujours selon Ennahdha, les licenciements «injustifiées» d’imams, décidés par le ministère, peuvent être interprétés par certains jeunes comme étant une forme d’hostilité de la part de l’Etat vis-à-vis de l’islam. Tout en affirmant que ces pratiques sont «héritées de l’ancien système», le mouvement islamiste a estimé que cela peut créer des tensions et une atmosphère de haine dans les lieux de culte.

Le mouvement de Rached Ghannouchi a exercé une pression énorme sur le Gouvernement et sur son partenaire de la coalition au pouvoir, Nidaa Tounes, afin d’obtenir la suspension de la décision de limogeage de Ridha Jaouadi, imam connu pour ses prêches extrémistes à la Mosquée Lakhmi à Sfax. Le chef du gouvernement, Habib Essid, a fini par leur donner satisfaction, profitant du fait que Othman Battikh était absent pour cause de pèlerinage à la Mecque.

Des pages dans les réseaux sociaux proches des islamistes et des radicaux ont crié victoire et relayé la rumeur de la démission de Battikh. Ce que le chargé de la communication au ministère des Affaires religieuses, Najet Hammami, a formellement démenti, vendredi dernier.

D’un autre côté, Mme Hammami a indiqué que le ministère n’a pas revu sa décision quant à la révocation de l’imam de la mosquée Lakhmi de Sfax, précisant que l’exécution de cette décision a été simplement reportée.

Il ne fallait pas tant pour que les proches d’Ennahdha et des imams concernés par les décisions du ministre des Affaires religieuse, comme l’ancien ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khademi, investissent les radios et les télés et poursuivent leur campagne hostile à Othman Battikh et à sa politique de gestion des mosquées.

En attendant son retour des lieux saints, le ministre des Affaires religieuses est dans le collimateur des islamistes qui rêvent de le voir quitter le gouvernement.

En réaction à cette campagne, des pages Facebook ont vu le jour qui prennent la défense de l’ex-mufti de la république tunisienne, incarnant l’islam modéré enseigné à la mosquée Zitouna par des générations de théologiens.

A. B. M.

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