L’équipe de Tunisie veut tourner la page de son Mondial calamiteux. Elle cherche à écrire une nouvelle page avec de la réussite et dans l’humilité. Pour se réconcilier avec ses supporteurs. Ce nouveau départ sera-t-il le bon?
Par Hassen Mzoughi
Les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019) reprennent ce week-end, après quinze mois d’interruption, avec la deuxième journée qui verra la sélection tunisienne affronter le Swaziland, aujourd’hui, dimanche 9 septembre 2018, à 14h (HT), au Mavuso Stadium de Manzani d’une capacité de 20.000 spectateurs (diffusé sur beIN Sports 2).
La première journée de la phase de groupes en juin 2017 a été marquée par la victoire des Tunisiens contre l’Egypte (1-0) alors que le Swaziland avait tenu en échec le Niger, (0-0). Mais depuis juillet 2017, la CAF a augmenté le nombre des équipes participantes à la phase finale, passant de 16 à 24. À l’issue des 6 journées de qualifications, les équipes classées premières de chacun des 12 groupes ainsi que les 11 meilleurs deuxièmes iront en phase finale au Cameroun.
Après une Coupe du Monde 2018 ratée, la Tunisie entame un nouveau cycle avec un nouvel entraîneur, Faouzi Benzarti. À l’occasion d’une rencontre dont l’enjeu est très important d’abord pour le nouveau patron technique de la Tunisie, qui aura certainement à cœur d’entamer sa mission avec une victoire, lui qui n’a jamais obtenu le moindre succès lors de ses deux passages à la tête de la sélection en 1994 et 2010.
Multi titré avec les clubs tunisiens, (9 fois champion de Tunisie avec l’EST, l’ESS et le CA, une Ligue des champions avec l’EST et des coupes de la CAF avec le CA et l’ESS), le doyen des entraîneurs tunisiens traîne une grosse frustration après deux expériences ratées sur le banc de l’équipe de Tunisie. Cette troisième chance est historique dans la longue carrière de 40 ans de ce technicien.
Soigner une image horriblement écorchée
Le vrai challenge du nouveau sélectionneur, c’est d’abord la performance. Benzarti est tenu par une obligation de résultat. D’abord la qualification aux dépens de l’Egypte, un concurrent à prendre très au sérieux. En attendant de préciser par la suite l’objectif en cette CAN 2019 (quarts de finale, demi-finale, finale ?) que le contrat du sélectionneur laisse dans le vague !
Faouzi Benzarti est également tenu de soigner une image horriblement écorchée par son prédécesseur de la passionnante mission du sélectionneur et surtout de l’équipe de Tunisie, auprès de l’opinion tunisienne et internationale.
Performance certes mais aussi capacité à maîtriser la gestion des événements. Là, on parle avant tout de communication et de transparence. Contrairement à son prédécesseur, dont la méthode faite d’incantations, de chimères et de prétention, le nouveau patron de l’équipe de Tunisie devra savoir raison garder. Maaloul a laissé une équipe profondément blessée, des joueurs trop imbus d’eux-mêmes et en mal de reconnaissance auprès du public tunisien. Il a discrédité l’équipe de Tunisie en la poussant sur le terrain du hasard.
Penser que la victoire contre le Panama au Mondial permettra de démarrer une nouvelle étape ne rime à rien. Faouzi Benzarti est appelé à remettre à niveau plusieurs secteurs de la sélection. Il devra rétablir la confiance parmi les joueurs tout en les ramenant à terre et agir avec le maximum possible de transparence face aux Tunisiens. C’est sans doute le gros pari pour gagner, lui aussi, l’estime d’une opinion publique pas très convaincue, au fond, de sa nomination. Alors bien commencer cette nouvelle mission sur le banc de l’équipe de Tunisie est un des enjeux.
L’équipe de Tunisie ouvre une nouvelle ère avec le tandem Faouzi Benzarti et Maher Kanzari.
Garder une marge de sécurité
Après la promenade de santé de l’Egypte, notre concurrent dans le groupe J, devant le Niger, 6-0 (dont un doublé de Mohamed Salah), hier samedi au stade Borg Al Arab d’Alexandrie, l’équipe de Tunisie vise 3 points supplémentaires devant le Swaziland. Pour garder une bonne marge de sécurité en attendant de conforter l’avantage points au classement en octobre face au Niger, avant l’explication décisive devant l’Egypte en novembre au Caire.
Benzarti s’attend à une bonne réaction de la part de ses joueurs, eux qui restaient sur une grosse déception sous la conduite de l’ancien coach. «Je sens que les joueurs ont une grande envie de tourner la page. Revenir avec un bon résultat, même si ça ne va pas être facile, devra constituer un bon démarrage. Nous respectons tout le monde, mais nous sommes dans l’obligation de nous imposer», a-t-il déclaré, avant d’enchaîner: «Je suis quelqu’un qui recherche la victoire tout le temps».
Il va falloir se méfier des Swazilandais, tous évoluant dans les clubs locaux mais souvent transcendés à domicile. Le Cameroun, champion d’Afrique en titre tenu en échec aux Comores (1-1) ou l’Algérie chahutée en Gambie (-1-1), ont évité bien des déboires ce weekend. La preuve qu’il y a de moins en moins d’équipes faciles en Afrique.
La Tunisie qui n’a perdu qu’un seul match en qualifications depuis 2013 (face au Liberia), tentera de bien démarrer l’après mondial en remportant une seconde victoire consécutive. Ce sera une bonne base de départ.
Entre Ali Maaloul et Oussama Haddadi
Pour convenablement négocier son premier match avec la sélection, Faouzi Benzarti jouera la continuité en conservant l’équipe du Mondial. C’est une chance de pouvoir disposer d’une base de travail.
Il ne changera rien. Ainsi pas de surprise en défense avec dans les buts Farouk Ben Mustapha, désormais premier gardien de la sélection, le duo habituel de l’axe central Syam Ben Youssef et Yassine Meriah et dans le poste de latéral droit, Hamdi Naguez qui a la préférence du sélectionneur devant le revenant Hamza Mathlouthi. Pour le poste de latéral gauche, Ali Maaloul et Oussama Haddadi partent avec des chances égales.
Le défenseur d’Al Ahly a bien repris après un début de saison difficile avec son club mais Haddadi est actuellement en super forme avec Dijon.
À l’entrejeu et en attaque, Benzarti reprend également les mêmes. Amine Ben Amor revient aux côtés d’Ellyes Skhiri après avoir perdu sa place dans l’équipe type suite à sa blessure en mars dernier.
Devant on retrouvera le trio offensif habituel composé de Wahbi Khazri, Naim Sliti et Anice Badri. En pointe, Benzarti a curieusement opté pour Taha Yassine Khenissi. De retour en sélection après une blessure en mai en championnat qui l’a privé du Mondial, l’attaquant de l’Espérance de Tunis est en petite forme à l’heure actuelle. Mais le sélectionneur semble avoir choisi la cohésion, ce dernier ayant souvent joué avec Khazri, Sliti et Badri.
Quant à Issam Jebali, le professionnel de Rosenberg en Norvège en verve en ce moment, il restera sur le banc mais il n’est pas exclu de le voir entrer en cours de jeu pour exploiter sa vitesse et ses tirs de loin.
L’équipe de Tunisie veut tourner la page de son Mondial calamiteux. Elle cherche à écrire une nouvelle page avec de la réussite et dans l’humilité. Pour se réconcilier avec ses supporteurs.
Classement du Groupe J : 1. Tunisie (3 points, +1) ; 1. Egypte (3 points, 2 joués, +5) ; 3. Swaziland (1 point, 0) 4. Niger (1 point, 2 joués, -6)
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