Harak Tounes Al-Irada, le parti de l’ancien président de la république par intérim Moncef Marzouki, se prépare aux prochaines élections de 2019. Affaibli par la récente démission de 80 de ses dirigeants, sur qui va compter Marzouki pour revenir au Palais de Carthage ?
Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, mercredi 31 octobre 2018, le Harak a annoncé sa participation aux prochaines élections législatives et présidentielles. Tout en déplorant, ce qu’il a qualifié de «faillite totale du système politique en vigueur», le parti estime que la crise politique actuelle pourrait aboutir à des atteintes aux libertés individuelles, tout en affirmant qu’il s’opposera à tout abus dans ce domaine.
Fondé en 2015 par d’anciens dirigeants du Congrès pour la république (CpR), qui a perdu les élections de 2014, le Harak a eu du mal à exister, à cause des dérapages en série de son président, plus soucieux des intérêts de ses amis islamistes (Frères musulmans d’Egypte, Qatar et Turquie) que de ceux de son propre peuple. Il a fait face, récemment, à une vague de démissions de ses dirigeants les plus en vue, dont Adnen Mansar et Tarek Kahlaoui , qui ont expliqué leur départ par la dépendance de la ligne politique du Harak à un parti au pouvoir, par allusion à Ennahdha. C’est d’ailleurs sur la base électorale du parti islamiste que compte l’ancien président par intérim pour les prochaines élections.
Moncef Marzouki, qui se prévaut d’être un défenseur des libertés, a toujours affiché son soutien aux extrémistes religieux.
Son parti n’a pas de base électorale, mais Marzouki sait qu’il peut compter sur les extrémistes tunisiens, dont beaucoup sont prêts à voter pour lui, pour faire barrage aux candidats progressistes et modernistes .
Cet homme qui a accédé au Palais de Carthage, en janvier 2012, avec uniquement 7000 voix (il avait été désigné par les islamistes, majoritaires à l’Assemblée constituante), n’a jamais accepté sa défaite aux présidentielles de 2014, où il recueillit 44,32% des voix, contre 55,68 % pour le vainqueur, Béji Caïd Essebsi, candidat Nidaa Tounes. Espère-t-il faire plus en 2019 ? Le rêve est permis…
Y. N.
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