Trump continue de couvrir MBS.
Donald Trump demeure le protecteur et le meilleur gage de la pérennité politique du prince héritier de l’Arabie saoudite, Mohamed Ben Salman (MBS), en dépit de l’accusation de la CIA qui l’a considéré comme le commendataire de l’assassinat crapuleux du journaliste Jamal Khashoggi.
Par Imed Bahri
Tous les projecteurs étaient braqués hier, mardi 20 novembre 2018, sur la Maison Blanche, tous les regards étaient rivés sur le président américain Donald Trump qui avait prévenu dès le weekend que c’est le mardi 20 novembre que son administration s’exprimera officiellement sur l’affaire Jamal Khashoggi et qu’elle statuera sur l’éventuelle implication du prince héritier saoudien dans le meurtre du journaliste saoudien, survenu le 2 octobre dernier, dans l’enceinte du consulat de son pays à Istanbul, en Turquie.
Alors qu’une bonne partie de la classe politique américaine, que les principales institutions médiatiques et que l’establishment de Washington reprochait au locataire de la Maison Blanche son laxisme et sa complaisance envers le puissant et brutal prince héritier Mohamed Ben Salman et qu’ils l’appelaient à se désolidariser de celui qui est devenu un allié très encombrant, Donald Trump est paru imperméable et insensible à ces appels émanant de ses parties souvent très critiques envers son administration.
L’homme d’affaires Trump a parlé
C’est plus l’homme d’affaires new-yorkais que le président qui a parlé, il a fait fi de toutes les considérations humaines et n’a regardé que les intérêts économiques impactant la politique intérieure américaine – notamment en matière de création d’emplois – et les considérations géopolitiques américaines et de ses alliés dans la région.
Il dira que MBS «a pu avoir eu connaissance» de l’assassinat de Jamal Khashoggi, mais il a balayé d’un revers d’une main que cette affaire puisse perturber les relations entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite qu’il a qualifiée de «relations inébranlables».
Le communiqué poursuit : «Le royaume (saoudien) a accepté de dépenser et d’investir 450 milliards de dollars aux Etats-Unis. Sur ces 450 milliards de dollars, 110 milliards seront consacrés à l’achat d’équipements militaires auprès de Boeing, Lockheed Martin, Raytheon et de nombreux autres grands contractants de la défense américaine. Si nous commettons la folie d’annuler ces contrats, la Russie et la Chine en seraient les grands bénéficiaires».
Trump, protecteur d’Israël et de l’Arabie soudite
Le texte de l’administration Trump ne laisse aucun doute, c’est la realpolitik* qui l’emporte et dont l’homme d’affaires devenu président de la première puissance mondiale a fait la pierre angulaire de sa politique extérieure.
Le texte est revenu également sur la menace iranienne, l’Iran qu’il a qualifié de «principal soutien mondial au terrorisme» qu’il faille contenir selon lui et qui demeure à ses yeux la principale menace à la paix et à la stabilité mondiales et régionales notamment pour l’allié israélien d’où la nécessité de ménager l’allié saoudien. «Les Etats-Unis entendent demeurer un partenaire fiable de l’Arabie saoudite pour garantir les intérêts de notre pays, d’Israël et de tous les autres partenaires dans la région», explique le texte.
Nous l’avons bien compris, Donald Trump demeure le protecteur et le meilleur gage de la pérennité politique du prince héritier MBS en dépit de l’accusation de la CIA qui l’a considéré comme le commendataire de l’assassinat crapuleux de Jamal Khashoggi. Donald Trump ne connait que la realpolitik et rien d’autre.
*La realpolitik, terme allemand désignant la politique réaliste, «la politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l’intérêt national»
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