Jusqu’ici, le Club africain (CA) opte pour le provisoire qui dure et ce n’est pas la bonne méthode pour mettre les jalons d’une relance de l’équipe en crise larvée depuis plusieurs années.
Par Hassen Mzoughi
Le CA a enregistré, samedi dernier, 2 février 2019, à Lubumbashi, la plus lourde défaite de son histoire. Un 8-0 cinglant devant le TP Mazembe qui venait d’être cartonné 3-0 par les Algériens de CS Constantine, lors de la 2e journée de la phase de poules de la Ligue des champions d’Afrique. Conséquence: le CA est tout proche de la sortie de la compétition continentale.
Complètement perdus sur le terrain, les joueurs clubistes ont été pris de vitesse, dominés techniquement et tactiquement, très peu concentrés et sans réaction. Les Congolais, avec un peu plus de concentration, auraient pu inscrire plus de buts. À chaque accélération, ils étaient tout près de tromper Seifeddine Charfi. Une stat résume tout: 28 tirs dont 15 cadrés et 8 buts en faveur des locaux.
S’il continue à faire dans le provisoire qui dure, le club de Bab Jedid aura bien du mal à se remettre d’une telle déconvenue!!!
Des «cadres» sans apport certain
Le président du club Abdessalem Younsi a exprimé sa «sa totale incompréhension» après cette déroute (sic !). Il a déclaré que «tout a été pourtant mis à la disposition de l’équipe pour réussir la campagne africaine» (resic !). Entendre : avion spéciale, et tout le tralala! Avant d’arriver à l’essentiel en évoquant «la nécessité de quelques changements sur plusieurs plans à l’intérieur même de l’équipe». Il a aussi indiqué que «les décisions seront prises après évaluation des performances sportives et administratives de la première partie de la saison». Attendons ce bilan mais deux remarques tout de même s’imposent.
Primo le club «rouge et blanc» n’a pas l’étoffe cette saison pour rivaliser avec ses adversaires bien préparés et solides dans la compétition majeure interclubs. Il venait même d’atteindre la phase de groupe de la Ligue des champions après… 22 ans d’attente. C’est tout dire.
Le CA est loin, cette saison, de disposer d’un groupe au complet, d’un banc fourni, à même de trouver des solutions de rechange. Plus, les soit disant «vieux cadres» ont leur carrière derrière eux. Les Wissem Ben Yahia, Bilel Ifa, Oussama Darragi ou Zouhaier Dhaouadi ne sont pas en mesure «d’entraîner» le reste de l’équipe. Et disons-le franchement, ils sont plutôt soucieux de garder leur place. Leurs «générosités» envers le comité directeur (abandon de quelques impayés) sont comme une garantie de ce statut un peu «usurpé».
Cette concession faite à des joueurs qui ne sont plus d’un apport certain ne favorise pas la mise en place d’une action de renouvellement.
Des joueurs démobilisés, démotivés
Les nouveaux récemment appelés dans l’effectif senior ont du «cette faveur» à la Fifa qui a interdit tout recrutement au CA. Sinon, on n’aura pas entendu parler de Yassine Chamakhi, actuel meilleur buteur du club, de Sanad Khemissi, Mehdi Oudhrefi, Wajdi Sahli, Chiheb Salhi, ou Zakaria Labidi… Ces joueurs étaient même «promis» à d’autres clubs !
Mais dans un tel contexte néfaste au club, la démobilisation a fini par atteindre tous les joueurs ? C’est ce qu’on a vu samedi devant le TP Mazembe.
Les dirigeants sont devant un choix, pas deux : opter pour l’avenir. Il faut oser revenir sur terre et regarder la réalité en face. Cette saison (et peut-être la prochaine) servira à reconstruire. Pas la peine de nourrir de faux rêves quand on n’en a pas les moyens.
L’avenir c’est tout un programme. Et des hommes ! Qui au CA osera fermer les oreilles aux «diktats» des supporteurs et engager l’effort nécessaire, en équipe, pour sortir de l’impasse ?
Le Club africain battu 8-0, une «première» historique en Ligue des Champions
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