Bien que leur voix soit encore peu audible, les partis de la «Campagne anti-référendaire», qui appellent à boycotter le référendum du 25 juillet courant sur le projet de nouvelle constitution proposée par le président de la république Kaïs Saïed, tentent de profiter du vent de contestation et de rejet que ce projet a soulevé dans la société civile pour se faire mieux entendre. Pas évident…
Lors d’une conférence conjointe tenue mardi 5 juillet 2022 au siège du journal Al Mawkif à Tunis, des dirigeants des partis Attayar (Ghazi Chaouachi), Ettakattol (Khalil Zaouia), Al-Oummal (Hamma Hammami), Al-Qotb (Riadh Ben Fadhel) et Al-Joumhouri (Issam Chebbi) ont réitéré leur dénonciation du projet de nouvelle constitution, affirmant qu’il s’agit d’«un texte qui consacre la vision unilatérale du président, tout comme il instaure une autocratie qui efface les acquis de la constitution de 2014», constitution pourtant décriée il y a peu par ces mêmes dirigeants parce qu’elle a instauré un système politique peu viable et qui a installé le pays dans une situation d’instabilité politique chronique.
Les intervenants, visiblement inconscients des contradictions où les a mis leur opposition au président Kaïs Saïed, se sont dits peu surpris du contenu du projet de constitution présenté par ce dernier, le qualifiant de «corollaire logique du processus putschiste initié le 25 juillet 2021», par allusion à la proclamation des mesures exceptionnelles, le limogeage du gouvernement et la dissolution du parlement, mettant en garde contre ce qu’ils ont appelé le «retour à la dictature».
Le secrétaire général du parti Al-Joumhouri, Issam Chebbi, a déclaré qu’il fallait combattre ce projet en raison de son danger pour les acquis démocratiques, tout en critiquant le «le dialogue formel» mis en place à cet effet et dont étaient exclus tous les partis. Pour lui, le boycott est la réponse la plus adéquate à la menace d’instauration d’une nouvelle autocratie.
I. B.
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