Les Tunisiens n’acceptent plus le népotisme.
Selon le baromètre politique d’Emrhod Consulting réalisé en avril 2019, le président de la république Béji Caïd Essebsi recueille un taux de satisfaction 17,5 %, contre 53,4%, son meilleur taux, en septembre 2015.
Le chef du gouvernement Youssef Chahed recueille, pour sa part, 32,5% de taux de satisfaction en avril 2019, contre 37,9 % en février (soit une perte de 5,4 points en deux mois) et 54,4% en juin 2017, son meilleur taux, réalisé au lendemain du lancement de la campagne contre la corruption, un mois auparavant (soit une baisse de 21,9% en près de 2 ans).
L’exercice du pouvoir, on le sait, use beaucoup et, dans le cas de Béji Caïd Essebsi, on peut parler d’une véritable chute dans l’enfer de l’impopularité. Porté, en janvier 2015, à la magistrature suprême, et son parti, Nidaa Tounes, au gouvernement, sa popularité ainsi que celle de son parti n’ont cessé de dégringoler depuis jusqu’à toucher les profondeurs des sondages d’opinion.
Le chef du gouvernement Youssef Chahed, issu lui-même de Nidaa Tounes, sauve d’une certaine manière la mise, mais il doit sa popularité au fait qu’il a pris ses distances à temps pour se positionner, clairement, en dehors du clan présidentiel.
Le parti créé autour de son leadership, Tahya Tounes, lancé dernièrement, vient d’ailleurs de supplanter Nidaa Tounes, à la seconde place des intentions de votes, derrière Ennahdha. Il est crédité, en ce mois d’avril 2019, de 7,1% contre 6,5% pour Nidaa, en chute libre qui, parions-le, sera scellée définitivement lors des prochaines législatives. Et qui s’explique en grande partie par le fait que les Tunisiens n’acceptent plus le népotisme dont son fondateur et président d’honneur, M. Caïd Essebsi, a fait montre depuis son accession au Palais de Carthage.
Imed Bahri
Sondage : Youssef Chahed sauve la mise face à la montée des populistes
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