En réponse aux appels des organisations et partis politiques de revenir sur la décision de hausse du prix du carburant, le chef du gouvernement Youssef Chahed explique que cette hausse a été rendue inévitable par diverses raisons.
Selon M. Chahed a expliqué que le gouvernement n’a pas décidé la hausse du prix du carburant de gaieté de cœur mais il y a été contraint, en rappelant que le pays a besoin de ressources supplémentaires pour financer le budget de l’Etat 2019, a-t-il expliqué dans une déclaration aux médias en marge de la 8e édition du Congrès des hommes d’affaires arabes et chinois, organisé aujourd’hui à Tunis. Cette hausse n’est pas liée uniquement au prix du baril du pétrole sur le marché mondial, qui n’a pas augmenté, mais à la crise financière générale en Tunisie, notamment le creusement du déficit énergétique en raison de la baisse de la production, et la dévaluation du dinar, qui a augmenté la valeur des importations énergétiques. Ce problème sera réglé avec le développement des énergies renouvelables, dont le gouvernement fait aujourd’hui l’une de ses priorités.
On notera que depuis hier, plusieurs routes dans différentes villes sont bloquées par des automobilistes, chauffeurs de taxi et de louage, ainsi que des transporteurs, pour dénoncer la hausse des prix du carburant à la pompe et appeler le gouvernement à revenir sur sa décision. Les «taxistes» et les «louagistes» ont aussi évoqué la possibilité de mener une grève, jusqu’à ce que le prix revienne à la normale, en précisant que c’est la 5e augmentation en une année.
Ce même appel a été lancé par l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et l’Organisation de défense des consommateurs (ODC), qui se sont dit étonnées par une pareille décision et alerté sur ses graves conséquences.
Des partis politiques se sont joints à cet appel et le député de gauche Mongi Rahoui, président de la commission parlementaire des finances, a demandé au gouvernement, ce matin, de revoir les prix à la baisse avant que cela ne lui soit imposé par les mouvements sociaux, estimant qu’il s’agit-là d’une escroquerie, en précisant que la loi de Finances 2019 s’est faite sur la base du prix de référence du baril à 75$, alors que le prix est aujourd’hui à 68,6$, et qu’il n’y a aucune raison pour procéder à une augmentation.
«Que la valeur du baril de pétrole augmente ou baisse, les prix du carburant en Tunisie ne font qu’augmenter et, il y a quelques jours, le ministère avait démenti toute intention d’augmentation soulignant qu’il s’agit d’une rumeur», a-t-il déploré, en ajoutant que le pouvoir d’achat du citoyen ne peut plus supporter de charges supplémentaires.
Pour Youssef Chahed, la hausse du prix du carburant telle que spécifiée dans loi de Finances ne dépend pas uniquement du prix du baril, mais aussi du taux de change du dinar tunisien dont le glissement se poursuit, en raison de la l’inflation, et alourdit le montant des importations d’énergie.
Y. N.
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