L’équipe de Tunisie de football est en 8e de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019). Mais que c’était décevant ce premier tour ! Avec 3 points en 3 matches et ce rendement sans relief, cette équipe ne rassure pas du tout avant d’affronter le Ghana, le lundi 8 juillet, à partir de 20 heures (HT), au stade de l’Académie militaire du Caire.
Par Hassen Mzoughi
Que c’est dur au terme du premier tour, que c’est inquiétant pour la suite du tournoi. Accrochés par l’Angola (1-1) et tenus en échec par le Mali (1-1), les Tunisiens ont de nouveau été incapables de s’imposer hier soir, mardi 2 juillet, cette fois contre la Mauritanie (0-0).
Guère convaincants dans le jeu, les hommes d’Alain Giresse ont même été sérieusement malmenés par la modeste 103e nation au classement Fifa. Et s’ils franchissent le premier tour, c’est parce que l’Angola a perdu contre le Mali (0-1), déjà qualifié avant cette 3e journée.
Absence d’idée directrice et de plan de jeu
Pris au dépourvu, à l’image de la paire centrale Yassine Meriah-Dylan Bronn, complètement out, ils ont concédé une demi-douzaine d’occasions nettes aux Mauritaniens, qui pouvaient passer 3 buts à Mouez Hassen dès les 20 premières minutes, sans leur imprécision dans la finition. Les hommes de Corentin Martinez ont continué à pousser jusqu’à la pause avec encore des alertes dans la zone de réparation tunisienne, avant de baisser en seconde période.
Très fragiles, désorganisés défensivement, incapables de poser le jeu et menacés à chaque perte de la balle, les Tunisiens étaient à prendre par des Mauritaniens, tactiquement intelligents, toujours en mouvement et souvent dangereux. Ils étaient très près de la qualification et les Tunisiens à un pas de la sortie.
Après l’Angola et le Mali, la faiblesse collective de l’équipe tunisienne était encore évidente devant la Mauritanie. Et si la Tunisie était malmenée, c’est bien parce qu’elle manquait l’essentiel : une idée directrice, un plan de jeu ! Comme lors de ses deux précédentes sorties devant l’Angola et la Mali.
Des joueurs, pas une équipe !
Les Tunisiens ne sont jamais entrés en CAN. Qu’est ce qu’on a vu, très peu de jeu pendant ce premier tour, une bonne petite première mi-temps devant le Mali, avant l’effondrement physique pendant la seconde. Le même fléchissement constaté hier devant la Mauritanie et contrairement aux «prévisions» du préparateur physique, Firas Bali, qui soutenait il y a trois jours, que le pic de forme des joueurs tunisiens commencerait avec ce match contre les Mauritaniens. Passons !
Pire, l’équipe n’est pas tranquille et c’est visible sur les visages serrés des joueurs, pendant le jeu comme sur le banc où l’on ne voit que des «ombres» et un entraîneur surprenant de passivité et d’angoisse. La preuve toute simple, avant de parler tactico-technique, que le bonhomme n’a pas beaucoup à donner… Le reste coule de source et on n’est donc pas surpris.
Le débat peut impliquer, dans une certaine mesure, le staff technique mais le décideur reste Giresse et il n’échappe pas à la critique, comme on n’oublie pas la confusion qui accompagne les affaires de l’équipe de Tunisie avec notamment un 3e entraineur désigné en l’espace d’une seule année. Absence de projet, cela se voit à tous les niveaux !
Le Français n’en impose pas et c’est évident. Quand un entraineur n’arrive pas à faire passer des messages nets et clairs, à faire la part des choses entre joueurs, pas moyen de mettre en place un groupe homogène, donc une équipe.
Giresse a éteint le groupe parce qu’il décide mal et répare tout aussi mal. Ce «processus» handicape la progression d’un groupe. Il y sème le doute quand le système fait la part belle aux «intouchables» au détriment des «auxiliaires» ou des «figurants».
Une équipe atone à l’image de son entraîneur
Les Tunisiens n’en ont pas fait suffisamment pour gagner au moins un seul match en phase de groupes. En l’absence flagrante d’un jeu d’attaque pendant le premier tour (2 buts marqués en 270 minutes), c’est impossible.
Handicapée par la fragilité de sa défense, à l’image du brouillon Yassine Meriah, l’équipe de Tunisie ne pèse pas offensivement, parce que faire jouer Wahbi Khazri en pointe (comme à Saint-Etienne) et Youssef Msakni en dépit de sa petite forme n’est pas une garantie de réussite, parce que Taha Yassine Khenissi est peu utilisé (et souvent mal servi en attaque), sans oublier l’éviction de Fakhreddine Ben Youssef et d’Ali Maaloul, deux atouts en attaque. Giresse n’a surtout pas retenu le meilleur buteur du championnat de Belgique, Hamdi Harbaoui, par crainte de froisser des «vedettes».
Une équipe est à l’image de son entraîneur. C’est justement dans le domaine offensif que l’on vérifie le plus la modestie des ambitions de Giresse, ses hésitations et incertitudes ! Il a refusé, dès le choix de sa liste pour la CAN, d’introduire une dynamique de jeu permettant de gagner et de faire plaisir.
L’équipe de Tunisie n’a pas affiché des gages d’assurance au terme du premier tour. Elle nous est parue encore plus fragile, statique, sans rythme et sans jeu en profondeur.
Question à 2 dinars : Giresse pourra-t-il tout remettre en ordre avant d’affronter le Ghana le 8 juillet prochain au Caire ? Qu’on nous permette d’en douter, tant le bonhomme semble dépourvu d’idées, de solutions et de ressort ! La sélection de Tunisie, sous sa conduite, va continuer à manger son pain noir.
Le calendrier des 8e de finales (en heure tunisienne)
Vendredi 5 juillet :
17h : Maroc – Bénin au stade de l’Académie militaire du Caire.
20h : Ouganda – Sénégal au stade international du Caire.
Samedi 6 juillet :
17h GMT : Nigéria – Cameroun à Alexandrie.
20h GMT : Egypte – Afrique du Sud au stade international du Caire
Dimanche 7 juillet :
17h GMT : Madagascar – RD Congo à Alexandrie.
20h GMT : Algérie – Guinée au stade du 30-Juin.
Lundi 8 juillet
17h : Mali – Côte d’Ivoire à Suez.
20h : Ghana – Tunisie à Ismaïlia.
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