L’avocat Seifeddine Makhlouf, surnommé «l’avocat des terroristes», se lance dans la course au Palais de Carthage. Sa candidature à la présidentielle est soutenue par la coalition Al Karama (Dignité) qui participe par des listes aux législatives.
Cette coalition, rappelons-le, regroupe des extrémistes religieux de tous bords, tel l’ex-imam de la mosquée Sidi Lakhmi de Sfax Ridha Jaouadi, le journaliste islamiste patron du site « Al-Sadaa », Rached Khiari, en passant par Imed Dghij, agitateur islamiste et ancien dirigeant des Ligues de la protection de la révolution (LPR), milice islamiste violente dissoute en mai 2014 par la justice ou encore Maher Zid, un blogueur islamiste, ancien greffier des tribunaux qui a eu affaire avec la justice pour avoir diffusé des documents confidentiels liés à des affaires terroristes.
Tout ce beau monde se présente comme têtes de listes aux législatives et apporte son soutien à Me Makhlouf, qui aime se présenter comme un défenseur des droits de l’homme, mais qui, bizarrement, ne défend que des individus suspectés de terrorisme à l’instar de Sami Aidoudi, expulsé d’Allemagne, qui le présente comme ancien garde du corps de Ben Laden, ou encore Ameur Belazi, qui a été condamné en 2013 dans l’affaire de la voiture piégé visant le poste de police de la Goulette, avant de se faire arrêter, en juillet 2018, pour lien avec les assassinats politiques. Il aurait notamment été chargé de cacher les armes ayant servi à assassiner Chokri Belaïd (6 février 2013) et Mohamed Brahmi (25 juillet 2013). Bref, que du beau linge…
Seifeddine Makhlouf, qui aspire au poste de chef suprême des forces armées, rate peu d’occasion pour s’en prendre justement aux forces armées du pays… Il a même reproché, récemment, aux policiers d’avoir mené des descentes chez des suspects après les attaques kamikazes du 27 juin dernier à Tunis, proposant aux agents d’appeler ces suspects et de les… convoquer au poste de police. Une déclaration qui a été vivement critiqué par ses compatriotes.
Ce même avocat islamiste fait l’objet d’une procédure disciplinaire ouverte par le bureau régional de l’ordre des avocats de Tunis, pour avoir proféré des menaces contre le procureur de la république auprès du tribunal de Regueb, en charge de l’affaire du centre coranique qui hébergeait des enfants dans des conditions déplorables et les radicalisait. Deux d’entre eux avaient même été violés par un salafiste qui fréquentait cette école.
Me Makhlouf reprochait à la justice d’avoir ordonné la fermeture de ce centre et accusé l’Etat de s’attaquer à l’islam…
On imagine ce que sera la Tunisie sous le règne d’un homme pareil : un mélange d’Afghanistan et de Syrie.
Yüsra Nemlaghi
Donnez votre avis