L’ancien président de la république par intérim et président du parti Harak Tounes Al Irada, Moncef Marzouki, a déposé, aujourd’hui, mercredi 7 août 2019, sa candidature pour la présidentielle du 15 septembre 2019.
Pour déposer sa candidature au siège de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Moncef Marzouki était accompagné du député Imed Daïmi, secrétaire général du Harak, et qui fut son chef de cabinet lors de son premier passage au Palais de Carthage.
Aussitôt après avoir effectué les démarches administratives nécessaires, il a tenu un point de presse, où il a notamment rappelé son passé en tant qu’opposant à la dictature (encore ?) et remercié ceux qui soutiennent, aujourd’hui, sa candidature pour la présidentielle 2019.
Le ton mesuré et les mots pesés, contrairement à ses habitudes, M. Marzouki, qui sollicite à nouveau les suffrages des Tunisiens, a exprimé sa fierté de voir ces derniers attachés à la démocratie et aux libertés, tout en les avertissant contre la corruption, un fléau qui pourrait perturber les élections, par allusion aux méthodes utilisées par certains autres candidats : distribution d’aides sociales, achat des parrainages et, peut-être aussi, des voix, etc.
Au-delà de cette dénonciation rituelle de la corruption et du népotisme, quels sont les autres atouts de M. Marzouki ? En ce qui concerne son bilan d’ancien président, on aurait du mal à trouver des éléments positifs à mettre à son actif. Durant les années qu’il a passées au Palais de Carthage
(décembre 2011-décembre 2014), il y a eu, en effet, deux assassinats politiques, une montée de l’extrémisme religieux et du terrorisme ayant fait de nombreuses victimes (Kasserine, Sidi Bouzid, Bir Ali Ben Khalifa, Bouarada, etc.).
Moncef Marzouki, qui avait accédé la première fois au Palais de Carthage, en janvier, sans avoir été élu par suffrage universel (il avait été désigné par Ennahdha, gagnant des élections d’octobre 2019), a été candidat à la présidentielle en 2014 et a pu accéder au 2e tour, alors remporté par le regretté Béji Caïd Essebsi, candidat de Nidaa Tounes.
A 74 ans, M. Marzouki, qui a fait récemment un début d’autocritique en avouant des erreurs lorsqu’il était en fonction, notamment en recevant des prédicateurs extrémistes au palais présidentielle, se lance à nouveau dans la course à la présidence avec le soutien de la coalition Tounes Okhra (Une autre Tunisie), composée essentiellement de militants islamistes ou apparentés. Mais il ne bénéficie pas du soutien d’Ennahdha, même s’il compte sur le soutien de la base du parti islamiste
Y. N.
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