Le député Tahya Tounes, Marouen Falfel, a indiqué aujourd’hui, mercredi 8 janvier 2020, que son parti et celui de Qalb Tounes n’accorderont pas leur confiance au gouvernement de Habib Jemli. «Nous refusons que la Tunisie soit gérée par Montplaisir (siège d’Ennahdha, Ndlr) car ce gouvernement est celui de la Choura d’Ennahdha», a-t-il lancé.
Le député de Tahya Tounes a estimé que Habib Jemli a trompé l’opinion publique en annonçant un gouvernement de compétences indépendantes de tous les partis, assurant que la gouvernement est composé de personnalités proches et/ou liées à Ennahdha.
«Personne n’a obligé M. Jemli à annoncer un gouvernement indépendant. Ennahdha a remporté les élections et il est de son droit de former un gouvernement nahdhahoui. Mais il faut dire la vérité», a-t-il indiqué sur Mosaïque FM.
«Voter contre ce gouvernement est, désormais, une obligation», a-t-il ajouté, en assurant que la réunion organisée, hier, entre les présidents de Tahya Tounes (Youssef Chahed) et Qalb Tounes (Nabil Karoui) a été consacrée à coordonner les positions des deux partis dans la conjoncture actuelle.
D’autres part, Walid Jalled, député Tahya Tounes, a posté une photo, ce matin, où on le voit en compagnie des élus de Qalb Tounes et ceux du bloc parlementaire de la Réforme nationale, notamment son président Hassouna Nasfi, attablés à la cafétéria de l’Assemblée.
«Café matinal à l’Assemblée… Âmes sensibles et cœurs malades s’abstenir», a commenté Walid Jalled avec une mordante ironie qui frise le cynisme.
Rappelons qu’hier encore, la relation entre les deux partis et leurs dirigeants était conflictuelle : Qalb Tounes accusait le chef de gouvernement sortant, Youssef Chahed, d’avoir injustement manipulé la justice pour mettre Nabil Karoui en prison, et Tahya Tounes disait ne pas pouvoir s’allier avec un parti dont le président est suspecté de corruption…
Tout cela a-t-il été si vite oublié ou les priorités ont-elles changé ? De toutes les façons, par ces acrobaties et voltes-faces, qui s’apparentent à des trahisons successives des électeurs, d’ailleurs souvent roulés dans la farine, ne rehaussent pas les dirigeants des deux partis. Au contraire, elles les montrent pour ce qu’ils sont, de simples manœuvriers sans convictions et sans… principes.
Y. N.
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