Comment parler du coronavirus avec les enfants, ne pas leur transmettre notre angoisse et les rassurer durant la période de confinement qui démarre dimanche prochain, 22 mars 2020, et se poursuivra jusqu’au 4 avril ? La pédopsychologue Ahlem Mahmoud Driss livre ses conseils pour vivre au mieux cette période où «le cercle familial n’a jamais aussi bien porté son nom».
«C’est vrai qu’on passe par une période très difficile. C’est vrai qu’on vit dans la peur et l’angoisse d’un lendemain incertain. On a peur pour nous, pour nos parents, pour nos proches. Dans tout cela, on ne doit pas oublier qu’on a des enfants qui vivent nos angoisses et nos stress, qui sont obligés de rester à la maison», assure Ahlem Mahmoud Driss, pédopsychologue, orthophoniste et fondatrice de la une maison d’édition pédagogique Celi Edition, qui a adressé ses conseils aux parents pour trouver les mots justes, sans dramatiser, ni minimiser : ne pas être alarmiste, ce qui les rendrait anxieux, mais nommer les choses comme elles sont et savoir être rassurants.
Mme Mahmoud Driss, qui estime que ce confinement peut être l’occasion de vrais moments de partage, mais aussi, «source de tension et d’anxiété vu que le cercle familial n’a jamais aussi bien porté son nom», affirme qu’il faut bien expliquer cette situation aux enfants tout en se montrant rassurants : «Rien ne sert de leur cacher la vérité, mais il faut éviter les termes comme « la mort », « la fin du monde »».
La pédopsychologue assure que le Covid-19 est désormais présent dans les conversations et l’imaginaire des enfants et qu’il faut les inviter à dessiner et à faire des colories de ce qu’ils éprouvent pour qu’ils extériorisent ce qu’ils ressentent et expriment au mieux comment ils vivent cette situation particulière.
«Laisser vos enfants devant les écrans toute la journée, c’est sûr c’est plus facile, mais cela ne va pas être structurant pour eux. Il faut donner des repères, partager des moments de plaisir», ajoute la spécialiste de l’enfance en donnant comme exemple diverses activités tels la cuisine, la lecture, le bricolage, le jardinage, leur lire des contes et même les tâches ménagères.
«C’est bien aussi de laisser l’enfant s’ennuyer. Il peut être créatif. Et bon courage», conclut-elle.
Y. N.
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