Le président du parti Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, et le dirigeant au sein d’Attayar et ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Ghazi Chaouachi, se sont rencontrés, loin des médias, hier, lundi 11 mai 2020, dans le siège d’Attayar.
C’est ce qu’a rapporté, ce matin, la radio Mosaïque FM, ajoutant que la rencontre a essentiellement porté sur l’actualité de la scène politique, et plus particulièrement sur la position de la coalition gouvernementale vis-à-vis du parlement et de ses équilibres.
La question de «l’ouverture» – pour le moins douteuse – d’Ennahdha à l’opposition parlementaire a également été soulevée. Le parti islamiste étant accusé par certains de ses partenaires gouvernementaux, à l’instar du mouvement Echaâb, d’adopter un double-jeu pour être à la fois dans le gouvernement et proche de l’opposition, en particulier de Qalb Tounes et de la coalition Al Karama.
La radio a également indiqué que la relation entre Ennahdha et Attayar, ainsi que celle liant le gouvernement et le parlement ont été évoquées lors de la réunion, assurant que chaque partie a ouvertement exprimé à l’autre son point de vue et ses reproches.
Enfin, les deux dirigeants auraient discuté de la possibilité d’élargir la coalition gouvernementale et de mettre en place un gouvernement d’union nationale, tel que souhaité par Ennahdha, et ce, évidemment pour y inclure Qalb Tounes.
En effet, après une trêve de 3 mois, due principalement à la propagation du coronavirus, Ennahdha s’est remis à jeter de l’huile sur le feu, en revendiquant, de nouveau, et avec insistance, l’intégration du parti de Nabil Karoui, malgré son lourd dossier judiciaire, au gouvernement. Ce que les dirigeants d’Attayar auront du mal à accepter, ayant axé jusque-là toutes leurs campagnes électorales sur le thème de la lutte contre la corruption.
En fait Ennahdha cherche à expulser du gouvernement les deux mouvements qui dérangent ses calculs : Attayar et Echaab, et, surtout, les remplacer par son principal allié, pour le mal et pour le pire, oserions-nous dire, Qalb Tounes. Car Ennahdha adore la corruption…
C. B. Y.
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