Me Mehdi Zagrouba a annoncé le décès, à la prison de la Mornaguia, d’un détenu français âgé de 73 ans, dont l’état de santé nécessitait une hospitalisation. L’avocat a dénoncé les conditions d’incarcération du défunt en particulier et de tous les détenus en général, dans les prisons tunisiennes.
Dans un post Facebook publié ce samedi 13 août 2022, Me Zargouba précise que le détenu avait bénéficié d’une libération provisoire mais qu’il avait été maintenu en détention suite à l’appel émis par le parquet, ajoutant que l’état de santé du ressortissant français nécessitait une hospitalisation urgente citant notamment des séances de chimiothérapie, tout en déplorant les conditions de sa détention : «Il n’a trouvé personne pour changer ses couches, ses pansements avaient une couleur douteuse et ses jambes étaient infectées !»,
Me Zagrouba ajoute que son confrère s’était rendu à la prison pour rencontrer son client qui ne pouvait même plus se tenir debout et avait été transporté par d’autres détenus dans «ce qui ressemble à une chaise roulante… » Son avocat lui avait alors promis de faire le nécessaire pour qu’il soit hospitalisé.
Ce dernier a décidé de rencontrer le directeur de la prison de la Mornaguia, qui «s’est montré coopératif tout en affirmant avoir transféré le dossier médical du concerné au parquet»… Au lendemain, de cette rencontre, l’avocat est retourné à la prison pour rencontrer son client, et on lui a annoncé le décès, a ajouté la même source, en affirmant que l’ambassade de France en Tunisie avait été informée et qu’une délégation avait également rendu visite au détenu concerné.
Me Zargouba qui a dénoncé une négligence dans cette affaire pointant du doigt «différentes parties responsables, qui ont laissé un citoyen français mourir lentement dans une cellule», a également déploré les conditions de détention dans les prisons tunisiennes, «où les mauvais traitements, l’encombrement et autres manquements sont récurrents», tout en lançant un appel au chef de l’Etat, lui demandant d’effectuer des visites dans les prisons du pays et de rencontrer les détenus afin de constater par lui-même les déplorables conditions de détention.
Y. N.
Donnez votre avis