Selon Mabrouk Korchid, député indépendant à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Hichem Mechichi, chef du gouvernement désigné, devrait avoir la confiance du Parlement sans difficultés. Il doit, par contre, dès maintenant, penser à la phase d’après : comment préserver son gouvernement une fois installé.
L’ex-dirigeant au sein du mouvement Echaâb et de Tahya Tounes pense, en effet, que «personne ne veut dissoudre le parlement et donner lieu à des élections anticipées, ni en Tunisie ni à l’extérieur», laissant entendre, soit dit en passant, que des forces étrangères ont leurs mots à dire sur ce qui se passe dans le paysage politique tunisien.
Le défi que doit relever Mechichi est donc, selon Mabrouk Korchid, qui s’est exprimé ce jeudi, 6 août 2020 sur Express FM, de savoir protéger son gouvernement et le préserver pour 3 ou 4 années, parce que la Tunisie a besoin de stabilité et de continuité gouvernementale pour faire face efficacement à ses problèmes, notamment sur le plan économique.
L’ancien ministre des Domaines de l’Etat a, dans ce contexte, fait savoir que lors de sa rencontre, tenue hier, avec Hichem Mechichi, dans le cadre des concertations autour de la formation du prochain gouvernement, il lui a présenté des propositions visant à réussir ledit défi, assurant qu’il a été agréablement surpris par la réceptivité du chef du gouvernement désigné et de sa grande capacité d’écoute.
Korchid a, sur un autre plan, indiqué qu’il était favorable à un gouvernement composé de politiciens n’appartenant pas structurellement à des partis (pour garder les tiraillements politiques actuels à l’extérieur du gouvernement), tout en ayant des liens partisans (afin d’éviter l’isolement politique).
«La phase actuelle n’est pas celle de la gouvernance des partis, étant donné leurs différends profonds, sur des questions fondamentales et idéologiques», a expliqué l’avocat.
Korchid propose, d’un autre côté, l’organisation d’un débat national dans le but de «faire éviter au gouvernement des problèmes probables», concernant des affaires ne devant pas faire partie de ses priorités, à l’instar du système de gouvernance, le système électoral et le modèle de développement.
C. B. Y.
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