Pour redynamiser le développement et la croissance, réduire les disparités régionales et le chômage en Tunisie, il faut repenser le rôle des régions et les rendre proactives. Les compagnies Tunisair, Nouvelair, Jasmin Airways ou Air Cargo, composant le pavillon aérien tunisien, devraient, à chances égales, y jouer un rôle gagnant/gagnant et contribuer ainsi à une nouvelle manière de procéder et de faire.
Par Hakim Tounsi *
L’une des priorités de notre nouveau chef de gouvernement devrait être, au niveau économique du moins, d’appliquer les nouvelles dispositions de la constitution du pays en termes de gouvernance et de décentralisation administrative dans la gestion de l’économie nationale avec plus de poids décisionnel pour les conseils régionaux.
Par contre, comme dans les régions en France et même ces dernières années dans les nouvelles stations touristiques excentrées du Maroc, les compagnies aériennes n’iront dans des aéroports comme ceux de Tozeur ou de Tabarka que moyennant une contribution de l’Etat ou des régions dans le financement des lignes.
Pour exemple, oui Tozeur est magnifique !
Il faut trouver plutôt ces subventions incontournables que de perdre des années de développement à attendre un père Noël qui ne viendra pas et à avoir des aéroports désertés et largement sous-exploités. La subvention peut être donnée à Tunisair ou à une autre compagnie tunisienne ou étrangère car notre compagnie nationale ne peut pas tout faire et la Tunisie ne peut pas rester sans rien faire quand sa compagnie nationale ne peut pas apporter la solution. Il faut donc faire un appel d’offres international pour les compagnies aériennes qui veulent mettre en exploitation un avion full time ou plus dans les deux aéroports de Tozeur et de Tabarka.
Dans le cadre de la décentralisation, les régions doivent trouver le financement de la subvention car ce sont les régions qui vont très vite en profiter pour leur développement. Il faut une réunion entre l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV), la fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) avec les autres acteurs institutionnels de la région pour lancer le projet. La fiscalité doit suivre pour que les ressources émanant de la fiscalité régionale restent au moins en partie dans la région pour financer l’effort de développement.
Priorité à tout le sud tunisien
Oui la région de Tozeur, des oasis et du Sahara tunisien est très belle. On ne peut pas par contre passer notre vie à faire des vœux pieux et à regarder les trains passer sans jamais en prendre un seul. Il y a 3-4 mails à envoyer à qui de droit et le projet peut être très vite mis en orbite. Priorité aux régions en Tunisie : à Tozeur, Metlaoui, Midès, Tamerza, Chebika, Nefta, Kebili, Douz, El Faouar, Nouiel, Sabria, Zaafrane, à tout le sud tunisien.
La révolution tunisienne est partie de Métlaoui, dans le bassin minier de Gafsa, une belle région du sud tunisien qui n’a sans doute pas bénéficié à temps du développement auquel ses citoyens peuvent légitimement aspirer.
Le rééquilibrage du développement régional dans notre pays passe obligatoirement par la décentralisation mais aussi par une régulation par l’Etat en soutenant les projets et autres actions à forts taux de rentabilité économique même si leur rentabilité financière directe est insuffisante et nécessite un soutien. Les liaisons aériennes internationales font partie des ingrédients indispensables pour le développement économique des régions en général et du tourisme en particulier.
* Economiste, dirigeant fondateur en France du TO Authentique.
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