Et si Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre (PDL), était aujourd’hui le porte-flambeau de la gauche tunisienne, pratiquement disparue du paysage politique ? Dans le «petit texte provocateur» reproduit ci-dessous, l’auteur développe l’idée selon laquelle l’avocate est devenue, du fait même de cette disparition de la gauche, le «porte-voix de la résistance à ce qui semble être un occupant», par allusion au parti islamiste Ennahdha.
Par Fathi B’chir *
J’espère seulement que le Parti destourien libre (PDL) fera un bon usage de ces 40% et surtout qu’il cherche à gagner le cœur des 20% restants même si c’est un idéal inatteignable. Il ne suffit pas de tendre la main, il faut qu’elle soit saisie par d’autres. Lesquels actuellement semblent se dérober de façon inexpliquée.
Le seul élément troublant pour l’instant et de voir que le PDL de Abir Moussi a modifié une donne de base. Les Destouriens sont devenus aujourd’hui les porte-drapeaux de la gauche démocratique, progressiste et démocratique tunisienne dont l’élite ancienne s’est compromise et vouée au silence prudent.
Abir Moussi porte-flambeau de la gauche ? Il ne faut peut-être pas aller aussi loin et il est illusoire de penser qu’elle pourrait prendre sa carte d’Al-Massar. Mais elle incarne aujourd’hui les idées de la gauche les plus fondamentales, à savoir la laïcité et la lutte contre la confusion entre religion et politique, comme elle me dit aussi pour un État de droit et la prédominance de la justice sur le passionnel.
Porte-voix de la résistance à ce qui semble être un occupant, elle a acquis une légitimité que nul ne peut lui contester même si elle a encore à clarifier certaines choses, le temps y travaille.
* Ancien journaliste à la retraite.
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