L’Institut tunisien des études stratégiques (Ites) vient de sortir, en partenariat avec la Konrad Adenauer Stiftung (Kas), une nouvelle étude intitulée «Le numérique pour renforcer les services administratifs et assurer leur continuité» axée sur le numérique en tant que vecteur d’une profonde réforme et d’une modernisation de l’administration tunisienne, préalable à toute optimisation des politiques publiques et à tout sauvetage économique ou sortie de crise.
Confrontée à une crise sanitaire mais surtout politique et socio-économique inédite dans son histoire moderne, la Tunisie est à la croisée des chemins, la transition démocratique étant largement conditionnée par la capacité du pays à sortir de cette polycrise et à s’inscrire dans une trajectoire de sauvetage puis de relance de l’économie nationale. Le système est au bord de l’implosion dictant un sursaut et des mesures énergiques.
Face à cette forte sismicité et à l’incertitude croissante balayant l’ensemble de nos repères et modes de gestion traditionnels devenus obsolètes, il convient d’innover dans l’approche, en termes de politiques publiques, mais également quant au fond. Il s’agit de penser «en rupture», de tracer un chemin vertueux en privilégiant la proactivité et l’approche prospective et anticipatrice, seule à même de dégager une stratégie de sauvetage et de sortie de crise répondant à la fois à l’urgence du court terme et aux impératifs du moyen terme, soit l’horizon 2025.
La révolution digitale au cœur du «Great Reset»
Un changement de paradigme politique et socio-économique s’impose dans le sillage d’une refonte et reconfiguration en cours de la mondialisation et de l’économie mondiale suite à la Covid-19 amenée à être structurelle et non réduite à un choc conjoncturel surmontable par la vaccination. Un «Great Reset» ou «grande réinitialisation» tel que conceptualisé par Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial de Davos, est en cours au sein duquel le numérique et la révolution digitale en cours occupent une place centrale.
Selon cette étude de l’Ites, l’administration ne doit plus être un obstacle mais au contraire un levier afin d’impulser l’émergence d’un nouvel écosystème propice au sauvetage économique du pays et à la sortie de crise. Parallèlement, elle devra s’adapter à la nouvelle économie mondiale en gestation qui ne manquera pas d’impacter la Tunisie. Cela suppose un changement de paradigme et une vision formulés dans le cadre de cette étude.
Les tendances lourdes, les signaux faibles et les forces motrices
Cette dernière, après avoir dressé le diagnostic du numérique au sein du secteur public tunisien en identifiant les invariants, les tendances lourdes, les signaux faibles, les facteurs de blocage, les forces motrices, etc., conditionnant son évolution future, et en s’appuyant sur un benchmark international, construit deux scénarios à l’horizon fin 2020-mi 2021 : un scénario souhaitable constituant la vision et un scénario catastrophique qu’il convient d’éviter.
Dans le cadre d’une troisième partie, les auteurs, après avoir identifié des objectifs stratégiques à atteindre afin d’initier la réforme de l’administration axée sur le numérique, formulent des orientations stratégiques déclinées en 21 mesures opérationnelles constituant un plan d’actions visant la matérialisation de la vision.
Cette étude numérique et digitale est consultable sur le site de l’Ites sur le lien suivant.
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