Lorsque Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, parle de «dialogue», il veut signifier impunité, pour lui même, son parti islamiste et son avatar Al-Karama, pour sa famille, les mafieux et les terroristes qui sévissent sous sa protection. L’impunité aussi pour les juges ripoux qui ont failli à leur devoir par leur complaisance criminelle à l’égard des assassinats politiques, des actes terroristes et de leurs commanditaires, de la contrebande, du pillage des biens publics.
Par Sémia Zouari *
C’est ce fameux «dialogue» auquel s’était résigné Béji Caïd Essebsi, en 2015, devant un rival politique moins âgé et plus déterminé, actionnant les menaces terroristes et les marchandages politico-mafieux, incitant les chefs de gouvernement à la rébellion contre le président de la république dont les capacités physiques, psychiques et intellectuelles ont été régulièrement mises en doute par les cyber-militants islamistes. **
Un président animé d’un idéal de justice inébranlable
Toutes ces manœuvres des islamistes ont eu pour objectif de placer dans les rouges de l’Etat les pions pro-islamistes incompétents et corrompus et de mettre tout le pays en coupe réglée sous la férule de l’islamo-banditisme, de s’arroger en toute impunité des privilèges exorbitants et cerise sur le gâteau de réclamer à cor et à cris les fameuses «indemnisations» dont la grande majorité des bénéficiaires se trouve être originaire du sud-est du pays (d’où M. Ghannouchi est originaire, Ndlr).
L’erreur fatale de Rached Ghannouchi et de ses stupides conseillers, familiaux et autres, aura été d’user de la même stratégie face à un Kaïs Saïed plus jeune, dénué de malice ou d’arrière-pensées politiciennes népotiques, totalement désintéressé et animé d’un idéal de justice inébranlable d’autant plus qu’il ne peut lui être imputé aucun dossier de malversations et ce malgré tout le savoir-faire machiavélique des islamistes pour salir les honnêtes gens dans des affaires montées de toutes pièces et fondées sur les témoignages mensongers des véritables corrompus.
L’aveuglement de Rached Ghannouchi et de ses soutiens internationaux, mobilisés via la machine à lobbying des Frères musulmans, c’est de ne pas pouvoir intégrer le fait que jamais Kaïs Saïed ne reculerait devant la mission messianique qu’il s’est engagé à accomplir.
Un nouveau 14 janvier 2011 est toujours possible
De plus Kaïs Saïed n’est pas seul dans cet affrontement contre les islamistes. Quelles que soient les pressions internationales exercées pour remettre en selle la cohorte corrompue qui siégeait en toute illégitimité à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) via des élections trafiquées et une loi électorale immorale, les Tunisiens s’y opposeraient dans leur immense majorité et sortiraient en masse, comme ils l’ont fait le 25 juillet dernier, pour se faire justice eux mêmes. Ils brûleraient tous les sièges des partis d’obédience islamiste et iraient jusqu’à vouloir s’en prendre aux responsables corrompus dans leur propre maison.
Rappelez-vous comment, le 14 janvier 2011, les forces armées tunisiennes avaient refusé d’obtempérer aux ordres de leur hiérarchie et pris l’initiative d’arrêter tous le clan des Trabelsi dans l’aéroport, en les empêchant de s’enfuir.
Rappelez-vous comment de simples citoyens s’étaient attaqués aux maisons et aux sièges des sociétés des corrompus pour les piller et les brûler car lorsque la vindicte populaire gronde, les victimes expiatoires se trouvent désignées, dans une folie vengeresse incontrôlable. D’autant que la population tunisienne est ravagée par la crise et exige que justice lui soit rendue.
La guerre des honnêtes gens contre la racaille des corrompus
De même aujourd’hui le peuple tunisien est prêt à se faire justice lui même s’il voit que les criminels et les mafieux continuent de bénéficier de l’impunité.
Et là ce serait vraiment la guerre civile. Celle des honnêtes gens contre la racaille qui s’est approprié notre pays avec l’argent sale et les falsifications électorales.
La solution? Que les islamistes sachent remettre de l’ordre dans leur propre maison car ils savent mieux que quiconque toutes les malversations à l’origine de l’effondrement catastrophique d’Ennahdha et de ses avatars mafieux.
Que cesse la protection des coupables. Que ceux qui se sont enrichis illicitement avant et après la révolution rendent les biens spoliés. Que les terroristes rendent compte. Qu’une justice indépendante et intègre soit assurée à chaque citoyen responsable de ses actes.
Il est fini le temps où les islamistes nous menaçaient de brûler notre Tunisie, de nous livrer une guerre civile et sanglante pour sauver la mise à leur gourou à moitié sénile et à son clan de marionnettistes mafieux, confiscateurs de révolution.
Aujourd’hui c’est la légitimité populaire qui parle et toute notre jeunesse apolitique est mobilisée comme un étendard pour la liberté et la justice. «Bit, bit, zengua, zengua…» contre les traîtres à la nation qui se voyaient déjà à Carthage et dont les ambitions illégitimes se sont brisées le 25 juillet…
La peur a changé de camp… Personne ne pourra sauver ceux qui ont trahi la Tunisie et même les Américains et les Européens préféreront traiter avec un gouvernement intègre qu’avec les mafias islamo-affairistes.
Vive la Tunisie indépendante et libre!
* Diplomate.
** Les titre et intertitres sont de la rédaction.
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