L’affaire du capitaine de la Garde nationale Mohsen Adili retrouvé pendu, avant-hier, dimanche 16 janvier 2022, chez lui à Bir Bouregba (Nabeul), rappelle une autre affaire semblable, celle de l’avocat Sabri Ziadi, retrouvé pendu lui aussi, le 17 mars 2014, dans une ferme abandonnée, à Soliman (Nabeul).
Par Imed Bahri
Les deux hommes ont un point commun qui mérite d’être signalé: ils n’avaient pas de problèmes personnels connus de leurs proches et détenaient des dossiers compromettants sur les pratiques du parti islamiste Ennahdha et, surtout, sur les dépassements de l’ancien ministre de la Justice islamiste Noureddine Bhiri.
Si l’enquête sur la mort suspecte de Sabri Ziadi s’est perdue entre-temps dans les méandres d’une justice souvent qualifiée d’être à la solde d’Ennahdha et de sa «boîte noire», Noureddine Bhiri en l’occurrence, assigné à résidence depuis le 31 décembre dernier, suite à des soupçons d’implication dans une affaire terroriste, espérons qu’il n’en sera pas de même pour le meurtre de Mohsen Adili.
Cela fait tout de même de terribles coïncidences : à chaque fois qu’Ennahdha et ses dirigeants se trouvent dans de mauvais draps, des meurtres camouflés en morts suspectes sont commis, et presque avec le même mode opératoire : la pendaison !
Autre terrible coïncidence : en mars 2014 comme en janvier 2022, le mouvement Ennahdha vient de perdre le pouvoir et tente de protéger ses arrières et de se barricader comme il peut.
Pour mémoire, entre autres dossiers compromettants impliquant Ennahdha, l’avocat Sabri Ziadi défendait notamment le dossier d’une citoyenne qui accusait d’escroquerie Noureddine Bhiri. Et Mohsen Adili devait être entendu, quelques heures après sa mort suspecte, par les juges du Pôle judiciaire économique et financier dans une affaire d’octroi de permis de taxi à des éléments terroristes, impliquant le même Noureddine Bhiri et l’ancien gouverneur de Ben Arous Abdellatif Missaoui, récemment limogé, et connu pour son allégeance à Ennahdha qui l’avait nommé à ce poste.
N’accusons personne, mais en attendant que l’enquête nous éclaire sur les circonstances du décès du capitaine Mohsen Adili, ces faits devaient être signalés à l’opinion publique (les juges étant censés en avoir déjà eu connaissance !) et les terribles coïncidences entre deux meurtres camouflés en suicides survenus à huit ans d’intervalles devaient être relevés et soulignées. Voilà, c’est fait. C’est aux juges de faire leur travail en leur âme et conscience.
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