Le monde du tennis tunisien n’a d’yeux que pour sa championne du moment, Ons Jabeur. C’est à juste titre… L’actuelle numéro 2 du classement mondial est la première tunisienne, arabe et africaine à avoir atteint ce niveau. Mais est-ce qu’il y a une ou un haut responsable qui pense d’ores et déjà à la relève ? (Après Ons Jabeur, 2e au classement mondial, la seconde Tunisienne, Chiraz Bechri pointe à la 758e place).
Par Samir Gharbi
La question n’est pas saugrenue. Elle mérite d’être posée dès aujourd’hui aux autorités politiques et sportives du pays. Car un champion ou une championne fait plus de bien à l’honneur national que n’importe quel diplomate dans le monde entier. Mais, à la différence des autres, un athlète ne se nomme pas par décret; il se prépare dix à quinze ans à l’avance.
Ons Jabeur a aujourd’hui 28 ans; elle a commencé sa carrière pro en 2010, à l’âge de 16 ans… Elle a remporté son 1er titre (junior) à Roland-Garros en 2011 et elle vient d’éblouir la scène mondiale du tennis en parvenant à deux finales des plus grands tournois, à Wimbledon (Londres) et à l’US Open (New York).
Regardez son nouveau classement : elle est 2e. La première, Polonaise, n’a que 21 ans. Et Iga Świątek n’est pas prête de lâcher prise. Derrière elles, la plus jeune est l’étoile montante américaine, Coco Gauff, 18 ans.
Si la Tunisie veut garder une place au Top 10… c’est déjà trop tard. Mais si elle veut faire rentrer des joueuses au Top 100 pour commencer, il faut préparer sérieusement la relève dès aujourd’hui, si ce n’est déjà un peu tard…
Dans le classement WTA (association du tennis féminin pro), après Ons Jabeur, on trouve Chiraz Bechri, 24 ans, à la 758e place… sur 1 527 tennis women.
Et dans le classement «non pro» ITF (Fédération internationale du tennis), on ne trouve que 14 Tunisiennes, dont certaines pourraient avoir une carrière prometteuse…
- Wiem Boubaker, née en 2003, 258e rang ;
- Feriel Mahbouli, née en 2001, 739e ;
- Ferdaous Bahri, née en 2001, 755e ;
- Diana Chehoudi, née en 1998, 811 ;
- Amal Gati, née en 2003, 827e ;
- Ranim Rassil, née en 2006, 876e ;
- Chahd Berriri, née 2005, 882e :
- Ghalia Guizani, née en 2006, 1047e ;
- Nour Gueblaoui, née en 2004, 1058e ;
- Fatma Mornagui, née en 2004, 1558e ;
- Mey Ayari, née en 2001, 1624e ;
- Feryel Ben Hassen, née en 2004, 1632e ;
- Meriem Makhlouf, née en 2007, 1767e ;
- Lina Soussi, née en 2007, 1953e.
Mais la plus grande pépinière de «l’après Ons» se trouve dans la liste des licenciées de la Fédération tunisienne de tennis (FTT), qui est affiliée à l’ITF. Créée en 1920, elle est actuellement présidée par Salma Mouelhi. Selon le site de la FTT, elle dispose de 1 158 joueuses (depuis les «lutines», moins de 6 ans, aux dames) et de 1 939 joueurs, qui méritent, eux-aussi, de la considération nationale…
Ce n’est qu’en préparant l’avenir que la Tunisie pourra préserver son «rang» parmi l’élite du tennis féminin. Savez-vous que, dans le classement actuel, la Tunisie dispose d’une place exceptionnelle grâce à Ons. Elle va occuper pendant quelque temps encore la 2e place mondiale, alors que la seule tunisienne qui la suit pointe au 758e rang. Ons fait mieux que la meilleure des Françaises (10e), des Italiennes (27e), des Chinoises (29e), des Egyptiennes (74e). Suivent, très loin après, les joueuses de l’Afrique du Sud (415e), de l’Algérie (513e rang), du Maroc (1008e), du Nigeria au (1 138e)…
Aux autorités, comme aux sponsors, il est donc temps d’agir, d’investir, dans ce sport qui n’est pas, faut-il le rappeler, réservé à une élite.
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