Mongi Saidane : « Le gouvernement tunisien ne protège pas assez les filières agricoles»

Mongi Saidane, directeur de l’unité des affaires économiques de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), a estimé que le projet de loi de finances pour l’année 2023 dans sa version initiale ne protège pas assez les filières agricoles et n’est pas à la hauteur des attentes des agriculteurs et des pêcheurs.

Dans une déclaration à Mosaïque, lundi 31 octobre 2022, Mongi Saidane a confirmé que la ministre des Finances, Sihem Nemsia, a passé en revue, lors des travaux du Conseil national de la fiscalité, le week-end dernier, en présence des membres dudit conseil représentant des organismes et institutions nationales, les grandes orientations de la loi de finances pour l’année 2023, et son exposé a donné lieu à une discussion ouverte et transparente.

Le dirigeant de l’Utap a indiqué que, lors de la réunion, l’importance du secteur agricole a été soulignée pour sa contribution au rétablissement des équilibres financiers, à l’atteinte de taux de croissance positifs et à la contribution à la relance de l’économie.

Saidane a souligné que les mesures fiscales inscrites dans le projet de loi de finances ont été discutées, estimant que le projet initial «n’est pas à la hauteur des attentes des agriculteurs et des pêcheurs, malgré l’existence d’une mesure positive relative au soutien des agriculteurs et leur accompagnement dans la réalisation de l’autosuffisance en céréales, mais cette mesure reste en-deçà des attentes et n’atteint pas le degré d’efficacité requis, car elle n’est pas accompagnée d’autres visant à régler le problème de l’endettement des agriculteurs, lequel ne dépasse guère 3% de l’endettement global des autres secteurs».

Mongi Saidan a aussi indiqué que des propositions concrètes ont été présentées sous forme d’articles pouvant être inclus dans le projet de loi de finances et qui financeraient le secteur agricole, soulignant la nécessité d’accélérer la protection des filières agricoles afin de les sauver de l’effondrement, comme la filière laitière et celles des légumes de base comme les pommes de terre et les tomates, en plus des secteurs avicole et de la pêche.

«Nous espérons que les propositions de l’Union des agriculteurs seront prises en compte dans la version finale de la loi de finances pour l’année 2023», a conclu Saïdane, estimant que ces propositions créeraient un équilibre dans les finances publiques.

I. B.

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