On ne sait pas encore l’objet de la visite effectuée hier, lundi 5 décembre 2022, par le président de la république Kaïs Saïed, à l’usine de lait située dans la zone industrielle de Soliman, au sud de Tunis, où il a été accueilli par le président du groupe Délice, Hamdi Meddeb. Ce que l’on sait en revanche, c’est que les citoyens comme les éleveurs et les industriels se plaignent toujours de la poursuite de la crise de la filière laitière.
De son côté, le président du conseil d’administration de la centrale de transformation du lait Vitalait, Ali Klebi, a appelé le gouvernement, qui fixe les prix à la production et à la vente, à adopter une augmentation de près de 500 millimes du prix d’achat d’un litre de lait frais pour préserver la filière laitière.
M. Klebi a ajouté, dans une déclaration à l’agence Tap, en marge d’une mission économique d’hommes d’affaires tunisiens en Côte d’Ivoire, que la production des usines de transformation du lait a enregistré une baisse estimée entre 20 et 30%.
Le marché enregistre quotidiennement un déficit d’approvisionnement entre 400 000 et 500 000 litres, sachant que la consommation quotidienne varie entre 1,8 million et deux millions de litres, a-t-il ajouté, en rappelant que le système laitier fait face à de nombreuses difficultés aggravées par l’augmentation de près de 50% des prix sur le marché international, soulignant que les fourrages représentent environ 60% du coût de production.
«Nous avons revendiqué à maintes reprises une augmentation du prix du lait à la production, afin de permettre à l’agriculteur de vendre le litre à 1 600 millimes, contre 1 140 millimes, actuellement», a aussi indiqué M. Klebi, en faisant remarquer, dans ce cadre, qu’en l’absence de telle augmentation, certains agriculteurs se sont retrouvés obligés d’abandonner leur troupeau, d’où le risque d’enregistrer des problèmes d’approvisionnement plus tard.
M. Klebi a rappelé que la chambre syndicale nationale des industries du lait et dérivés relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) a décidé, le 16 novembre dernier, d’octroyer une avance de 200 millimes à l’agriculteur afin de lui permettre de faire face à la hausse des prix des fourrages, mais cette mesure reste insuffisante, d’autant que, même avec l’augmentation proposée, le prix de vente d’un litre de lait (1800 millimes) reste de loin inférieure au prix d’un litre de lait importé estimé à 3500 millimes, outre l’impact sur les ressources en devises du pays.
A noter que l’Union tunisienne pour l’agriculture et la pêche (Utap) a appelé, le 17 novembre, à une augmentation de pas moins de 600 millimes/litre du prix du lait à la production, contre 1140 millimes/litre actuellement, un prix disproportionné par rapport au coût de production qui dépasse les 1650 millimes/litre.
I. B. (avec Tap).
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