Hatem Mliki : «Kaïs Saïed est en train de mener des procès populaires»

Selon Hatem Mliki, le président Kaïs Saïed est en train de mener des procès populaires aux personnalités arrêtées depuis samedi dernier, en rupture totale avec les exigences de l’équité judiciaire.

L’ancien député Qalb Tounes, qui intervenait aujourd’hui, jeudi 16 février 2023, dans la Matinale de Shems FM, a déclaré que les récentes déclarations du président de la république trahissent le caractère populaire des procès initiés depuis samedi dernier contre des personnalités de l’opposition, des hommes d’affaires et des journalistes, ajoutant que les procès populaires se basent sur les positionnements et les allégeances et ne reconnaissent pas les faits et les preuves.

Le terme de «justice populaire», rappelons-le, fait référence aux actes commis par des individus se faisant justice eux-mêmes. Ces actes sont généralement violents et sont commis en représailles à un crime présumé, ou en réponse à une menace perçue.

Les procès judiciaires sont tout le contraire, puisqu’ils respectent les principes de la présomption d’innocence et du procès équitable, se basent sur les faits et les preuves matériels et l’information juste de l’opinion publique, a souligné Mliki en rappelant que la Tunisie a déjà vécu au rythme des procès populaires sous le règne de Zine El-Abidine Ben Ali, dont le régime dictatorial a été balayé par la révolution de 2011.

Sur un autre plan, l’ancien député a estimé qu’il y a aujourd’hui en Tunisie «une confusion dans la définition des priorités et d’une vision claire pour l’avenir du pays», ajoutant que «les gouvernements successifs n’ont pas réussi à définir les priorités de leur action, car on ne peut réaliser en même temps la stabilité politique, économique, financière et sociale».

«A travers son histoire, la Tunisie a toujours vécu au rythme des luttes politiques, en négligeant l’action nécessaire pour la réalisation de la stabilité économique et la satisfaction des revendications sociales des citoyens», a affirmé Mliki, en ajoutant que «les acteurs politiques tunisiens n’ont pas compris que seuls le progrès et la prospérité atténuent la lutte pour le pouvoir».

I. B.

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