La présidente du Parti libre destourien (PDL), Abir Moussi a dit ne pas reconnaître le nouveau parlement «usurpateur», soulignant que la bataille d’aujourd’hui se situe entre les autorités et les tenants de la légitimité historique et électorale, qui attendent toujours les élections législatives, présidentielles et municipales se déroulant conformément aux normes internationales.
S’exprimant lundi 20 mars 2023 lors d’un meeting au Palais des congrès de Tunis à l’occasion du 67e anniversaire de l’indépendance, Abir Moussi a dressé un sombre tableau de la situation générale de la Tunisie.
«Nous vivons aujourd’hui dans un pays où les institutions de l’État sont illégitimes, où le peuple est appauvri et déprimé, où le budget est sans finances, où le paysage politique est sombre et la société civile semble robotisée», a-t-elle dit.
Par ailleurs, a ajouté le leader du PDL, le président de la république «qui a pris tout le pouvoir après le 25 juillet, et qui s’est souvent vantée de lutter contre la corruption, n’est pas encore parvenue à ouvrir des dossiers sensibles, notamment ceux relatifs aux marchés et achats publics».
Pour Moussi, le président de la république hésite encore à mettre en place la Cour constitutionnelle. «Il veut échapper à toute responsabilité et jouir d’une impunité totale», a-t-elle dit, ajoutant que Saïed est lui-même «un danger immédiat pour l’avenir du pays».
Moussi a dénoncé l’exclusion des partis de la scène politique, affirmant que le président Saïed, qui s’est emparé des pleins pouvoirs, a rédigé une loi électorale qui consacre l’autocratie.
Poursuivant sur ce ton alarmiste, Moussi a mis en garde contre de sérieuses tentatives d’exacerber les tensions religieuses, qu’elle a décrites comme la racine de tous les maux, en mettant en garde contre les tentatives de semer la discorde entre la Tunisie et ses voisins et d’attiser les conflits internes à l’intérieur du pays, notant que la Tunisie vit actuellement l’une des périodes les plus sombres de son histoire.
Le mauvais souvenir de la décennie noire est encore omniprésent, a regretté Moussi, réaffirmant l’engagement de son parti à poursuivre son combat dur et acharné pour l’instauration d’un Etat civil, libre et indépendant.
Se référant à la récente répression sécuritaire contre les politiciens accusés de complot contre la sécurité de l’État, Moussi a déclaré que l’opération sera suivie d’une répression des syndicats.
Selon Moussi, la plupart de ceux qui entretiennent des relations douteuses avec des étrangers n’ont pas encore été arrêtés, dénonçant à cet égard des dossiers de corruption «montés de toutes pièces» pour tromper le peuple tunisien.
D’après Tap.
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