«Le gouvernement est incapable de se procurer les fournitures et médicaments essentiels, ce qui est la cause de la pénurie des produits de base» que connaît la Tunisie depuis plusieurs mois.
C’est ce qu’a déclaré Ahmed Nejib Chebbi, le président du Front de salut national (FSN), dans un discours prononcé lors de la manifestation organisée dimanche 18 juin 2023, au centre-ville de Tunis, pour exprimer le rejet de la politique du président Kaïs Saïed et exiger la libération des personnalités politiques détenues depuis le 11 février dernier dans le cadre de l’affaire dite de complot contre l’Etat. Ul s’agit de dirigeants politiques, de journalistes, de militants de la société civile, de juges et d’hommes d’affaires.
«Les citoyens souffrent du coût élevé de la vie et des pénuries de biens essentiels», a-t-il ajouté, en déplorant le discours «ambigu» de Saïed contre les réformes convenues dans le cadre des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau prêt de 1,9 milliard de dollars, bloquées depuis octobre 2022.
Chebbi a souligné que «le Front de salut national est favorable à un règlement équitable avec le FMI, qui inclue des réformes économiques sans sacrifier les salaires des employés».
A plusieurs reprises, Saïed a exprimé son rejet de ce qu’il a appelé les «diktats» de l’étranger, soulignant la nécessité pour les Tunisiens de compter sur eux-mêmes.
Les centaines de manifestants rassemblés devant le théâtre municipal de Tunis, à l’avenue Habib Bourguiba, à la suite d’un appel du FSN, brandissaient des banderoles avec des slogans tels que «Unité nationale contre les attaques populistes» et des pancartes avec les portraits et les noms des personnalités de l’opposition détenues.
Le président Saïed nie qu’il s’agisse d’arrestations à motivation politique et accuse certains détenus de «comploter contre la sécurité nationale» et d’être «à l’origine des crises de la distribution des produits de base et de la hausse des prix». «Les opposants à Saïed sont en prison depuis plus de quatre mois, pourquoi les pénuries se poursuivent-elles alors encore ?», répliquent les détracteurs du chef de l’Etat, qui imputent ces pénuries aux difficultés financières de l’Etat et à la crise des différentes filières concernées : céréales, sucre, huile de cuisson, etc.
I. B.
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