Certains partis qui soutenaient inconditionnellement Kaïs Saïed et son projet d’assainissement de la scène politique nationale commencent à avoir des états d’âmes et à exprimer des réserves sur le bilan de ce dernier depuis la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021.
C’est le cas notamment du mouvement Echaab (nationaliste arabe), dont les dirigeants multiplient les critiques envers le gouvernement et reprochent au président de la république de n’avoir pas de vision économique claire. Ils lui reprochent aussi de n’avoir pas nommé au gouvernement des hommes politiques capables de prendre des décisions et d’en assumer la responsabilité.
C’est le cas aussi d’un autre petit parti, Tunisie En Avant, dont le secrétaire général, Abid Briki, ancien secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et ancien ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption (27 août 2016- 2 mars 2017), ne sait plus vraiment sur quel pied danser avec le pouvoir de Kaïs Saïed, qu’il continue de soutenir, tout en déplorant l’absence de décisions courageuses de sa part sur le plan économique et social.
Dans une intervention ce vendredi 8 septembre 2023, dans L’Emission impossible sur IFM, Abid Briki a appelé le président Saïed à «parler directement aux Tunisiens, à leur faire part des difficultés économiques auxquelles fait face le pays et à leur présenter les grandes lignes de son programme pour sortir de la crise et pour qu’ils sachent où ils vont». Abid Briki a appelé aussi à réformer profondément l’administration publique et à baisser la pression fiscale sur les secteurs organisés pour relancer la machine économique.
Les mauvaises langues affirment que Abid Briki et ses semblables ont longtemps attendu un renvoi de l’ascenseur de la part de Saïed qui n’est finalement pas venu et que, par conséquent, ils commencent à en concevoir quelque… dépit amoureux.
I. B.
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