Le caricaturiste tunisien Tawfik Omrane, arrêté chez lui hier en fin d’après-midi, a été relâché aujourd’hui à l’aube, vers 2h30.
En rentrant chez lui, jeudi 21 septembre 2023, vers 17 heures, Tawfik Omrane a retrouvé deux agents de police stationnés devant sa maison qui l’ont amené illico presto au poste de police de Mégrine où il a été interrogé d’abord sur une vague affaire de chèque sans provision dont il n’a jamais entendu parler auparavant. Puis, rapidement, l’interrogatoire a switché sur une série de caricatures du chef du gouvernement Ahmed Hachani qu’il a publiées récemment sur les réseaux sociaux. Il a eu beau expliquer que dans toute caricature, il y a une part de provocation et que tout dépend de la perception qu’en ont les gens, on lui a reproché d’avoir porté atteinte à autrui via les réseaux sociaux et ordonné sa mise en détention.
Au terme de quelques heures d’interrogatoire, en l’absence d’avocats, Tawfik Omrane a été transféré au centre de détention de de Bouchoucha, au Bardo, en attendant la décision du procureur de la république. Et c’est vers 2h30, alors qu’il dormait, qu’on est venu le réveiller pour lui annoncer sa libération.
Caricature de Ahmed Hachani, un chef de goouvernement étrangement silencieux, par Tawfik Omrane, qui a dit en dessins ce que douze millions de Tunisiens ont bien relevé .
Il faut dire qu’entre-temps, une grande campagne de soutien à l’artiste a eu lieu sur les réseaux sociaux, voyant dans cette arrestation une autre preuve de la dérive autoritaire du régime et un nouvel épisode de la guerre que les autorités livrent désormais à la liberté d’expression et de presse dans le pays.
«Je dois à la vérité de dire que je n’ai subi aucune agression, ni physique ni verbale et que j’ai été plutôt bien traité», a déclaré le caricaturiste dans une intervention téléphonique ce matin sur Diwan FM.
I. B.
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