En plaidant la cause de l’agitateur islamiste Yassine Ayari, poursuivi par la justice militaire, Moncef Marzouki s’en est pris aux juges en des termes peu choisis.
C’est avec des mots crus que l’ancien président de la république par intérim (2011-2014) a dénoncé, dans un post publié hier, samedi 6 janvier 2017, sur sa page Facebook, la rapidité avec laquelle a été instruit le procès de Yassine Ayari, vainqueur de la législative partielle en Allemagne, en décembre dernier, et qui est poursuivi par la justice militaire pour atteinte au président de la république Beji Caïd Essebsi et à l’armée nationale.
«C’est avec la rapidité de l’éclair que ces juges ont instruit l’affaire de Yassine Ayari, mais c’est avec la lenteur des escargots qu’ils examinent plusieurs autres affaires, comme les recours déposés, il y a 3 ans, contre les résultats des élections présidentielles. Il leur a fallu un an et demi pour examiner la plainte contre l’un des conseillers actuels du président pour une vidéo truquée. Et Dieu seul sait quel issue sera donnée à la plainte déposée contre les Nidaistes qui m’ont dégagé du siège d’une radio à Monastir», a-t-il écrit.
M. Marzouki a également tenu à rappeler aux juges civils et militaires que «la révolution les a libérés et qu’ils doivent agir en leurs âme et conscience. Ils doivent être dignes de la confiance et de l’indépendance que leur a données la constitution. Il s’agit d’un devoir mais aussi d’honnêteté personnelle et professionnelle envers leur patrie et le peuple. Ils doivent refuser d’instrumentaliser les affaires politiques, dont celle de Yassine Ayari, laquelle sera suivie par le monde entier, seconde par seconde, et qui mettra à nu la réalité de ce régime en faillite politique, économique et morale».
Et Marzouki de conclure par cet avertissement: «Nos magistrats doivent pas être un instrument entre les mains d’un pouvoir exécutif corrompu, surtout en cette période qui connaît des changements rapides faisant du responsable d’aujourd’hui un repris de justice demain et du repris de justice d’aujourd’hui le responsable de demain».
Z. A.
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