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Tunisie : Le 7e anniversaire de la révolution dans les médias étrangers

Selon beaucoup de médias étrangers, la commémoration, en Tunisie, du 7e anniversaire de la « révolution du jasmin » aura eu, cette année, un goût amer.

Différents médias internationaux se sont accordés à dire que l’anniversaire de «la révolution de jasmin», a été célébrée hier, dimanche 14 janvier 2018, sous le signe du désenchantement et de la grogne sociale, en raison de la détérioration du pouvoir d’achat des Tunisiens, du creusement des inégalités sociales et régionales et de l’ampleur des fléaux de la corruption et de la contrebande.

Le journal français « Le Monde » a indiqué, dans un article publié aujourd’hui, lundi 15 janvier, que le rassemblement, hier, de plusieurs partis et des groupes de citoyens à l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis, théâtre des manifestations, le 14 janvier 2011, contre le régime de Ben Ali, a été célébré dans une atmosphère brouillée.

«Alors qu’à travers le pays un mécontentement parfois émaillé de violences couve depuis le début de l’année contre la vie chère, le rassemblement de l’avenue Bourguiba – entre 1 000 et 2 000 personnes – offrait une gamme assez complète des humeurs tunisiennes. On pouvait y trouver des durs agitant le drapeau de la révolte, comme des modérés appelant à calmer le jeu», précise le journal.

Certains avaient choisi de brandir des pancartes et slogan anti-gouvernementaux, d’autres ont préféré se déguiser en clown «pour tourner le gouvernement en dérision», indique « France Info« , parce que ce dernier n’a pas tenu les promesses faites aux Tunisiens et parce que les problèmes pour lesquels les Tunisiens se sont soulevés contre le régime autoritaire de Ben Ali n’ont pas été résolus, notamment le chômage, les inégalités et la corruption.

Gilbert Achcar, spécialiste du monde arabe, a indiqué dans une interview au journal « Libération« , hier, dimanche 14 janvier, que le miracle économique promis lors de la révolution n’a pas eu lieu, ajoutant :  «Cela ne peut que provoquer une frustration, et une explosion (…). Il n’y aura pas de stabilité dans la région, à moyen terme, tant que les politiques socioéconomiques ne sont pas radicalement modifiées».

Le journal suisse « Le Temps » estime, quant à lui, qu’il y a en ce moment un retour progressif des vieilles méthodes utilisées autrefois par Ben Ali contre ses opposants politiques et les journalistes, ajoutant : «La rage n’en est pas moins compréhensible. Au pouvoir, une coalition de partis politiques que tout oppose se regardent en chiens de faïence. Le parlement est bloqué ou inopérant, à l’image des autres institutions politiques du pays».

Romdhan Massaoudi, président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), a indiqué, dans une déclaration au journal britannique « The Guardian« , que les droits économiques et sociaux en Tunisie n’ont toujours pas été respectés par les partis au pouvoir. «Le mot clé de la révolution est la dignité et les gens ont toujours l’impression que le gouvernement ne voit pas leurs problèmes. Ils pensent qu’ils ont été négligés intentionnellement», a-t-il lancé.

Michael Ayari, analyste professionnel auprès de International crisis group (ICG), a indiqué dans une déclaration au « New York Times » que les derniers événements, survenus il y a 1 semaine dans différentes régions en Tunisie, démontrent qu’il y a un terrain fertile pour la montée de la colère sociale dont les autorités doivent tenir compte.

E. B. A.

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