La justice a condamné hier, vendredi 16 février 2018, la cinéaste Ines Ben Othman, à 2 ans de prison ferme pour diffusion d’informations sécuritaires confidentielles.
L’épouse du syndicaliste sécuritaire Walid Zarrouk, incarcéré depuis juillet 2016 et condamné à 14 mois de prison, est accusée d’avoir diffusé des informations confidentielles, ayant mis en danger la vie de cadres sécuritaires, dans une affaire liée à l’attentat du Bardo (18 mars 2015).
La cinéaste avait diffusé deux documents relatifs à cette affaire, en s’indignant que l’on ait pu relâcher des suspects, alors que son époux est emprisonné à cause de simples statuts Facebook dénonçant des manquements dans l’enquête.
Ce procès, intenté à Ines Ben Othman depuis juin 2017, a jusque-là été reporté par le tribunal de 1ère instance de Tunis, qui a rendu son verdict hier. Verdict duquel les avocats de la cinéaste, notamment Me Abdenaceur Laouini, feront appel, dès lundi prochain, estimant que leur cliente n’a fait que partager une publication déjà diffusée par un autre site et reprise par d’autres pages Facebook et qu’elle ne visait pas de porter atteinte aux sécuritaires.
Selon sa défense, Ines Ben Othman voulait à dénoncer l’injustice que constitue l’incarcération de son époux, en publiant des PV d’interrogatoires de suspects confirmant les informations divulguées par Walid Zarrouk, qu’attend un 3e procès, dans cette même affaire, et cette fois pour diffamation.
«Le site et les pages Facebook sources, ayant diffusé les PV, n’ont jamais été inquiétés, or j’ai été poursuivie pour les avoir diffusés et accusée de mettre en danger la vie d’autrui. Pis encore, mon procès est intenté sur la base de la loi antiterroriste», a déclaré la cinéaste à Kapitalis, en s’indignant de ce qu’elle qualifie de pression judiciaire.
Y. N.
Attentat du Bardo : La justice tunisienne n’inspire pas confiance
Donnez votre avis