Dr Faiçal Khachnaoui, médecin de l’Etoile sportive du Sahel (ESS), tiendra un point de presse, lundi prochain, 23 avril 2018, pour «éclairer l’opinion publique» sur les dessous de la blessure de l’international tunisien Mohamed Amine Ben Amor.
Par Hassen Mzoughi
Dr Khachnaoui n’est pas convaincu par les déclarations faites par le médecin de la sélection tunisienne, Dr Souheil Chemli, au cours du point de presse qu’il avait tenu, jeudi dernier, 19 avril, au siège de la Fédération tunisienne de football (FTF) et qui a insisté sur le fait que l’international tunisien n’avait pas subi une intervention chirurgicale.
Lors de son passage hier, vendredi 20 avril, sur les ondes de Jawhara FM, Dr Khachnaoui s’est déclaré «déçu par les propos du médecin de l’équipe de Tunisie. Je pense que la vérité n’a pas été dite. Raison pour laquelle j’ai décidé de parler pour mettre au clair plusieurs points», a-t-il dit.
«Je dirai tout ce qu’il faudra dire»
Le praticien, qui a accompagné l’international tunisien à Lyon, où il a subi une opération, a réagi à ce qu’il qualifie de «tromperies débitées lors de cette conférence de presse», en présence de deux éminents médecins orthopédistes, Pr Moncef Ben Abid et Dr Mohsen Trabelsi, respectivement président de la commission médicale du Club africain (CA) et de la Fédération tunisienne d’Aviron.
Le président de la commission médicale de l’ESS ajoute notamment qu’il n’est pas convaincu par ce qui a été dit pendant cette conférence à la FTF et qu’il va dire «tout ce qu’il faudra dire. J’ai des preuves. Le rapport présenté par le staff médical de l’équipe de Tunisie comporte des erreurs. Et comme j’ai la conviction d’avoir rempli mon devoir auprès de Mohamed Amine Ben Amor, à qui tout le monde souhaite bonne santé, il m’est difficile de croire à la version des faits tels que présentés lors de cette conférence. Voilà pourquoi je vais tenir cette conférence de presse qui permettra de démêler le vrai du faux», a-t-il conclu.
Les événements se sont accélérés récemment dans une atmosphère tendue au sein de l’équipe de Tunisie en relation avec des «soupçons» sur l’état de santé véritable de quelques joueurs avant la dernière phase de préparation à la Coupe du Monde, particulièrement Mohamed Amine Ben Amor, qui a vécu, ces derniers jours, des moments difficiles pour ne pas dire un «cauchemar», avec des diagnostics contradictoires qui lui ont fait perdre beaucoup de temps et risque de rater le Mondial de Russie.
Les ambiguïtés du Dr Chemli ne calment pas les inquiétudes sur la santé des joueurs de l’équipe de Tunisie.
Le rapport du médecin français contredit la version du Dr Chemli
Dr Khachanoui va-t-il confirmer l’intervention laparoscopique sur le genou de l’international tunisien, pas seulement des tests, comme voulait le faire croire Dr Chemli ?
Va-t-il parler d’une erreur diagnostique au départ qui a occulté une lésion du ménisque et l’arthroscopie pratiquée 26 jours après la blessure qui a confirmé l’existence de cette lésion.
Le déni de cette réalité médicale n’avait-il pour but que de camoufler cette erreur diagnostique? Ce serait vraiment grotesque de la part d’un praticien qui gère la santé des joueurs de l’équipe de Tunisie engagée au Mondial 2018.
Rappelons, à ce propos, que la conférence de presse du médecin de l’équipe de Tunisie, jeudi dernier, ne visait pas d’autre objectif. En effet, selon les médecins de la FTF, l’arthroscopie n’est pas un acte chirurgical alors qu’il suffit de lire la définition de ce mot sur Wikipedia pour se rendre compte du contraire.
L’arthroscopie peut être exploratrice ou curative. Dans les deux cas il s’agit d’un authentique acte chirurgical.
Toujours selon les médecins de la FTF, l’arthroscopie a «confirmé l’absence de lésion meniscale». C’est faux,
Dr Bertrand Sonnery Cottet, le chirurgien français qui a traité le genou de l’international tunisien, écrit dans son rapport après l’arthroscopie : «Le ménisque étant stable et la Coupe du monde étant proche, nous avons laissé la lésion meniscale en place». Nous sommes donc très loin de la version donnée par les médecins de la FTF !
Le chirurgien français devrait toutefois répondre à deux questions essentielles: Ben Amor sera-t-il prêt pour la Coupe du monde, car il ne suffit pas de guérir mais de pouvoir retaper dans le ballon? Ben Amor risque t-il d’être réopéré pour traiter cette lésion «laissée en place»?
Nous ne le répétons jamais assez : que pourra-t-on nous cacher encore dans les coulisses de la FTF ?
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