Réunion des signataires de l’Accord de Carthage en mai 2018 : une quasi-comédie qui a trop duré.
Le parti de Nidaa Tounes, qui n’a pas réussi à faire tomber le gouvernement Youssef Chahed, est revenu à la charge en appelant le président de la république, Béji Caïd Essebsi, à organiser d’urgence une réunion des signataires de l’Accord de Carthage.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi 28 août 2018, et signé par Hafedh Caïd Essebsi, son directeur exécutif autoproclamé, le parti fondé par le président de la république, Béji Caïd Essebsi, a indiqué qu’il est particulièrement attaché au consensus politique établi en cette période difficile que traverse actuellement le pays.
Nidaa a également souligné, au cas où on l’aurait oublié, son attachement au point n°64 de l’Accord de Carthage 2 relatif au maintien ou au changement du gouvernement Chahed, qui, rappelons-le, était le principal sujet de divergence durant les négociations entre les signataires et, notamment, entre Nidaa et Ennahdha.
«Nidaa Tounes demande au président de la république d’appeler les partis politiques et les organisations sociales signataires de l’Accord de Carthage à se réunir d’urgence pour se mettre d’accord sur des solutions de sortie de l’actuelle crise politique et de commencer à mettre en oeuvre les réformes décidées dans ce document», lit-on dans le communiqué.
Cette manœuvre cousue de fil blanc, probablement inspirée par le président Caïd Essebsi, vise, on l’a compris, à remettre en selle ce dernier, qui enrage de n’avoir pas réussi à avoir la tête du chef du gouvernement qu’il avait lui-même choisi et proposé, avant que de dernier n’obtienne, qui plus est, à deux reprises, le vote de confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Ennahdha, qui était contre le départ de Chahed, a donné l’impression, ces derniers jours, de vouloir prendre ses distances vis-à-vis de ce dernier, qu’il soupçonne de vouloir le cocufier en présentant sa candidature à l’élection présidentielle de 2019, à laquelle le leader islamiste Rached Ghannouchi sera lui aussi probablement candidat.
Il ne fallait pas plus pour que le locataire du palais de Carthage y voit l’ouverture d’une fenêtre d’opportunité et ordonne à son fils de se fendre du communiqué cité ci-dessous pour déterrer l’Accord de Carthage, un gadget politique qui n’a servi jusque-là qu’à bloquer le pays et à l’enfoncer davantage dans la crise.
Autrement dit, celui qui est censé être le président de tous les Tunisiens n’étant plus aujourd’hui que le président du clan des Caïd Essebsi et de leurs larbins, n’a désormais qu’une seule idée en tête : faire partir Chahed du palais de la Kasbah, quitte à faire payer le prix fort à la Tunisie et aux Tunisiens en termes d’instabilité politique et de crise économique et sociale.
Souriez, vous êtes dans la république bananière de Béji et de son rejeton Hafedh !
E. B. A.
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