Après le rejet hier, mercredi 12 juin 2019, de sa demande de levée d’interdiction de voyage, le rappeur franco-tunisien Swagg man a appelé, dans une lettre ouverte adressée au président de la république et au juge d’instruction, à être placé en détention en menaçant avant de commettre l’irréparable…
Par Yüsra Nemlaghi
Interdit de voyage depuis le 29 avril dernier, Swagg man, de son vrai nom Itab Zaibet, est suspecté de blanchiment d’argent et accusé par plusieurs parties d’avoir fait fortune en arnaquant les gens.
En Tunisie, le parquet a ouvert une enquête le concernant, en décembre 2018, suite à une alerte de la Banque centrale de Tunisie (BCT) sur un virement de 17 millions de dinars tunisiens (MDT) effectué depuis la Suisse par le rappeur, et dont l’origine est indéfinie.
Le rappeur a indiqué qu’il voulait acheter un hôtel et construire une mosquée et un orphelinat. La justice a décidé de l’interdire de voyage pour enquêter à ce propos.
Les avocats du suspect ont motivé une demande pour faire lever son interdiction de voyage, mais elle a été rejetée hier, ce qui a poussé le rappeur à adresser sa lettre ouverte pour demander d’être mis en prison.
Swagg man estime que ses droits sont bafoués : «Je suis libre en Tunisie, je peux voyager en Tunisie, mais je ne peux pas voyager et rentrer dans mon pays, les États-unis, donc je préfère aller en prison. Merci d’accepter ma demande», a-t-il écrit avant d’ajouter : «Si cela n’est pas accepté dans les prochaines 24 heures qui suivent ce message, je serais dans l’obligation de commettre l’irréparable et je rappelle que ce ne sont pas des menaces, loin de là. Mes avocats ont remué ciel et terre, mais, apparemment, dans ce pays, nous n’avons pas le droit à la parole. Je rappelle qu’aucun juge, ni aucun procureur, ni personne ne m’a entendu à ce jour».
Tout en assurant ne pas être sous l’emprise de la drogue, car il ne se drogue pas et ne bois pas, et qu’il est bien conscient de ce qu’il dit, Swagg man assure que «parfois, dans la vie, il faut savoir donner sa propre vie pour que cela puisse servir d’exemple pour les cas similaires dans le futur»… Va-t-il se suicider ? C’est, en tout cas, ce qu’il laisse entendre.
Dans ce message, on peut lire le désespoir du jeune homme qui goûte à la lenteur de la justice tunisienne et commence à perdre patience.
Depuis qu’il est bloqué en Tunisie, Swagg man s’est fait surtout soucié de faire étalage de sa fortune sur des plateaux TV, ou encore de se faire filmer en train de donner de l’argent aux pauvres. Il a également sorti deux clips dont un avec le chanteur populaire Habouba.
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