Au lieu d’augmenter la pression fiscale sur les contribuables, qui décourage l’investissement, diminue le pouvoir d’achat du citoyen et incite à l’évasion fiscale, l’Etat tunisien serait mieux inspiré de contrôler les circuits de distribution et de production et de lutter contre la spéculation et la contrebande, qui gangrènent l’économie du pays.
Par Amine Ben Gamra *
Les dépenses de l’Etat pour l’exercice 2020 en Tunisie sont estimées à 39,191 milliards de dinars et sont susceptibles d’être révisées à la hausse suite au glissement du dinar et d’une probable hausse du prix de baril : 49% de ces dépenses seront employées pour le paiement des salaires et 30% pour le remboursement de la dette publique.
Jusqu’à quand le peuple tunisien subira-t-il le fardeau fiscal ?
Les recettes de l’Etat pour l’exercice 2020 sont estimées à 35,859 milliards de dinars dont 89% proviennent des recettes fiscales générées des contribuables et des sociétés légales : actuellement et, en dehors des impôts et taxes, l’État n’a pas d’autres sources de revenus.
La hausse faramineuse de la dette publique, contre l’augmentation moindre des ressources engendre un déficit budgétaire de 3,332 milliards de dinars (susceptible d’aggravation).
En Tunisie, la pression fiscale sur les contribuables et les sociétés légales devient insupportable, ce qui décourage l’investissement, diminue le pouvoir d’achat du citoyen et incite à l’évasion fiscale: augmenter les impôts, c’est augmenter les prix et donc l’inflation.
Au lieu d’augmenter la pression fiscale sur les contribuables, il faut contrôler les circuits de distribution et de production et lutter contre la spéculation et la contrebande.
Ce projet ne doit pas être voté comme tel. Des réformes devront être mises en place afin de renforcer la stabilité financière via le renforcement des ressources propres de l’Etat, la maîtrise des dépenses et l’impulsion de l’activité économique.
Trouver de nouvelles ressources pour le budget de l’Etat
Le peuple tunisien a joué pleinement son rôle et le tour maintenant au nouveau parlement élu de promouvoir d’autres sources des recettes propres tels que le phosphate, le pétrole et le gaz et d’autres secteurs porteurs tels que l’agriculture. Sinon, ce glorieux peuple subira le fardeau fiscal généré du gonflement de la dette publique à travers l’augmentation des impôts et la levée de la subvention.
* Expert comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts comptable de Tunisie (Oect).
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