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Safi Saïd : «La diplomatie tunisienne est muette et spectatrice»

Safi Saïd, député indépendant à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a critiqué de façon véhémente, aujourd’hui, 7 janvier 2020, lors de son passage à l’émission «Midi show», sur Mosaïque FM, le traitement réservé par la diplomatie tunisienne au conflit libyen, la décrivant de «muette» et de «spectatrice».

Le journaliste et écrivain s’est particulièrement étonné du silence tunisien vis-à-vis de sa non-invitation à la Conférence de Berlin, consacrée au dossier libyen, affirmant que même si on ne nous convoquait pas, il faudrait nous imposer nous-mêmes, car notre pays va subir les lourdes conséquences de ce conflit, et estimant qu’avec ce silence, la Tunisie exprime «son incapacité, sa dépendance, et son attente de la mort».

Fidèle à son sens du conspirationnisme, Safi Saïd a mis en garde contre la possibilité de mettre en place un nouveau projet Daech au Maghreb arabe suite à l’échec qu’il a connu au Machreq, tout en prévenant que le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, voudrait, à travers son occupation programmée de la Libye, se débarrasser des 12.000 combattants de Daëch présents sur les frontières de la Turquie.

Safi Saïd a, par ailleurs, assuré que le dossier libyen est vital pour la Tunisie, l’Algérie et le Maroc, appelant, par conséquent, à mettre en œuvre une position et une stratégie unifiées entre ces 3 nations, tout en estimant que les Libyens pourraient trouver eux-mêmes des solutions à leur crise.

Sur un autre plan, le député de tendance nationaliste arabe a déclaré que le gouvernement proposé par Ennahdha n’est pas réellement indépendant et qu’il ne peut même pas être qualifié de «gouvernement de compétences». «Sans vouloir être pessimiste, je ne sens que l’odeur du chaos» , a-t-il continué de regretter, sur le ton catastrophiste qu’on lui connaît.

Dans le même ordre d’idées, le député a indiqué que toutes les parties politiques, dont Ennahdha lui-même, ne sont pas satisfaites par ce gouvernement, estimant que le retard de son approbation est dû au changement d’opinions et aux «divisions au sein des blocs parlementaires» à propos de ce gouvernement.

Safi Saïd a, en conclusion, appelé ses collègues députés à ce pas voter la confiance à Habib Jemli et à son gouvernement, ajoutant que lui-même, lors de la plénière du vendredi 10 janvier, va essayer d’intervenir pour exprimer son opposition puis quitter la coupole du Bardo.

C. B. Y.

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