Youssef Chahed est-il en train de «prendre l’Etat en otage» ? C’est ce que pense, en tout cas, le député Yassine Ayari, qui juge la fréquence des nominations au sein des ministères et des institutions publiques, par le chef du gouvernement sortant, Youssef Chahed, excessivement élevée.
«Le Journal officiel de la République tunisienne (Jort) du vendredi 17 janvier 2020 comprenait 607 nominations, réparties comme suit: 208 au ministère de l’Agriculture, 124 dans les Finances, 114 dans la Santé, 95 dans les Affaires locales et l’Environnement, 50 dans la Culture, 10 dans l’Enseignement supérieur, 4 dans l’Equipement et 2 dans le Transport», a-t-il déploré dans un post facebook paru hier, mercredi, 22 janvier 2020.
Selon Yassine Ayari, le président de Tahya Tounes est en train de récompenser ceux qui l’ont servi avec l’argent du contribuable. «Sa justification? La même que celle avec laquelle [Rached] Ghannouchi justifie les nominations au Parlement: la loi le permet !», a-t-il poursuivi.
Le jeune député assure, par ailleurs, que son mouvement, «Amal Wa 3amal», prépare un projet de loi visant à mettre fin à ce qu’il a appelé l’«enlèvement de l’État», et ce en proposant l’interdiction au gouvernement d’effectuer des désignations, promotions ou nominations à un certain nombre de postes élevés, 6 mois avant la date des élections et jusqu’à ce que le nouveau gouvernement obtienne la confiance parlementaire, sauf en cas de décès ou de démission.
Le projet de loi révisera et encadrera également les nominations dans les cabinets et à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), «pour garantir plus de justice et s’éloigner de la logique du butin et des cadeaux», a-t-il promis.
Rappelons que depuis l’annonce des résultats des élections législatives en octobre dernier, le gouvernement de Youssef Chahed est chargé d’expédier les affaires courantes, en attendant qu’Elyes Fakhfakh, chef du gouvernement désigné par le président de la république, prenne la relève. Mais avant cela, il faudra qu’il réussisse à obtenir la confiance du parlement. Une mission à laquelle son prédécesseur, Habib Jemli, le désigné du mouvement Ennahdha, avait échoué.
C. B. Y.
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